La télécabine urbaine que Poma a construite à Medellin.
Poma
Le groupement conduit par Poma a été retenu par le Syndicat Mixte des Mobilités de l’Aire Grenobloise (SMMAG) pour installer un système de transport par câbles. Mais des recours sont encore possibles.
Le téléphérique de la Bastille, à Grenoble, pourrait bientôt se sentir moins seul. Après des années de réflexion et de débats, un « métrocâble » devrait être construit dans l'agglomération, et être opérationnel en 2023. C’est l’une des premières décisions prises par le SMMAG qui vient de succéder au 1er janvier au Syndicat Mixte des Transports en Commun (1).
La liaison par câble envisagée entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux, enjambant la Presqu’île scientifique grenobloise, l’autoroute A 480 et la voie ferrée, est un projet qui remonte à une dizaine d’années, avec plusieurs variantes imposées au fil du temps par diverses associations de riverains.
Fréquentation insuffisante ?
En dépit de propositions de sociétés concurrentes, le choix de Poma semblait naturel. La liaison sera réalisée en seize minutes pour une fréquentation estimée à 5 000 passagers par jour au début, puis 8 500 à terme, ce que certains estiment insuffisant compte tenu du montant de l’investissement : 65 millions d’euros.
C’est ce que pense l’association grenobloise ADTC qui juge cette décision « précipitée ». Elle souhaiterait que la priorité soit portée sur d’autres infrastructures génératrices de flux de transport public bien plus importants que le métrocâble en question, comme le prolongement de la ligne E du tramway.
En revanche, la société Poma, qui aura donc la responsabilité de construire ce nouveau métrocâble, s’en félicite. Pour Grenoble, elle pourra s’inspirer de la liaison urbaine qu’elle a réalisée à Medellin, en Colombie. Adossée depuis le début des années 2000 à l'actionnaire du groupe italien Leitner, la société dauphinoise réalise un chiffre d'affaires annuel de 345 millions d'euros.
(1) L’autorité organisatrice est élargie désormais aux intercommunalités du Grésivaudan et du pays Voironnais (134 communes, 314 à terme soit plus de 800 000 habitants).