Quelques semaines après ceux de Nantes, c’est au tour des milieux économiques lyonnais d’être douchés par un énième rapport sur la question de l’A45…
Comme pour Notre-Dame-des-Landes, les enquêtes en vue de la déclaration d’utilité publique, obtenue pour l’A45 dès 2008, l’examen des nombreux recours… vont s’effacer, si le gouvernement s’en tient aux préconisations du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) rendues publiques ce 1er février.
Constitué en octobre dernier, le COI, présidé par l'ex-député Philippe Duron (ex-président de l’AFITF ; agence de financement des infrastructures de transport de France) recommande au gouvernement, pour la liaison autoroutière Lyon-Saint-Etienne, « le financement d’études nécessaires à la tenue du débat public multimodal et à l’analyse approfondie des solutions alternatives à l’A45… ».
Cette infrastructure n’est donc pas considérée comme prioritaire. Une orientation qui colle aux nouvelles orientations gouvernementales de privilégier l’entretien et l’amélioration des infrastructures existantes plutôt que de nouveaux investissements.
Nulle part il est écrit dans le rapport qu’il faut abandonner le projet A45
« Nulle part il est écrit dans le rapport qu’il faut abandonner le projet A45. Le COI indique néanmoins qu'une solution satisfaisante pour l’arrivée du projet sur l’agglomération lyonnaise devra être trouvée pour éviter d’aggraver les conditions de circulation, notamment au niveau du nœud A7-A450 », nuance néanmoins le Collectif pour l'A45.
Soulagement des associations
Comme pour Notre-Dame-des-Landes, ce sont les associations qui crient victoire. Par exemple, l’Alcaly, qui revendique plus de 100 collectivités sur trois départements, est persuadée qu’une étude objective conduira à l’abandon pur et simple du projet A45. Pour elle, « l’amélioration et le renforcement des dessertes TER, l’approfondissement des initiatives visant à concrétiser les projets ambitieux du transport de demain (hyperloop, cabines, transport par câble, l’encouragement pour de nouveaux comportements (covoiturage) ou d’organisation du travail (télétravail)… apparaissent infiniment plus raisonnable ».
L’accès au tunnel transalpin également concerné
Dans ces conditions, le rapport du COI met dans le même cas le projet de la nouvelle ligne ferrée donnant accès au tunnel transalpin. Car, si celui-ci entre dans une perspective internationale, financée par des fonds européens, il n’en est pas de même pour la partie française.
La ligne POCL non prioritaire
En revanche, le rapport du Coi recommande l’intervention de l’Etat pour ce qui est du règlement des problèmes liés à la saturation de certains nœuds ferroviaires, au premier rang desquels figure celui de Lyon Part-Dieu. En revanche, la ligne nouvelle Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL) fait partie des investissements non préconisés par le COI.