Dans l'usine de Gerflor à Tarare, siège du groupe international.
Florence Roux
Le fabricant de sols en vinyle Gerflor, basé à Tarare, va équiper cet été une quarantaine de surfaces sportives sur dix sites des jeux olympiques de Paris. Une vitrine pour le groupe qui opère déjà à 70 % à l’international.
34.466 m² : c’est la surface de sols en PVC que le groupe rhodanien Gerflor livrera fin mai au Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d'été de 2024 (Cojop), sur dix sites de la compétition. Si le sol sportif représente 10 % du chiffre d’affaires de 1,4 milliard d'euros du géant des revêtements de sol (le reste étant opéré dans les bâtiments tertiaires, éducatifs, hospitaliers, industriels ou résidentiels), Paris 2024 offre une vitrine de premier plan pour l’équipementier, qui livre les JO depuis ceux de Montréal en 1976, les jeux paralympiques depuis 2012.
Les exigences des JOP
Les sols sportifs - en particulier sous la marque Taraflex- présentent en effet une grande technicité pour répondre aux exigences des sportifs, tant en termes de glissance que de rebond, d’absorption des chocs que de résistance à une charge roulante (entre autres). À Paris, Gerflor devra également répondre aux besoins spécifiques des jeux, comme celui d’équiper des lieux inédits, non adaptés a priori aux compétitions, ou de devoir transporter le sol d’un terrain d’un site à l’autre en moins de 24 heures.
Pour l’exigence environnementale, très mise en avant par le Cojop, le fabricant revendique une écoconception de ses sols sportifs, qui comptent 35 % de matériaux recyclés (pour une moyenne de 25 % sur l’ensemble des produits Gerflor actuellement) et dont toutes les chutes seront récupérées lors de la pose. Enfin, il annonce également que l’intégralité des surfaces mises en œuvre pendant les JOP sera réemployée par des collectivités. Selon Pierre Lienhard, directeur marketing de Gerflor, « la moitié d’entre elles auraient déjà été réservées ».
Plein feu sur les EnR, les produits biosourcés et la pose sans colle
Pour Bernard Chammas, le PDG, le défi environnemental n’est pas une nouveauté dans l’entreprise, qui met « l’accent sur le développement durable depuis trente ans » avec, détaille-t-il, « un objectif de baisse de 20 % de l’empreinte carbone entre 2020 et 2025 » et, à la même échéance, « d’atteinte de 10 % de produits biosourcés dans les équipements, issus par exemple de résidus de soja, et de 35 % de nos produits posables sans colle »... Côté énergétique, le groupe Gerflor déclare que 42 % de sa consommation est d'origine renouvelable, qu’il a installé 68.000 m² de panneaux photovoltaïques et vise 100.000 m², « pour dépasser 50 % d’énergie électrique renouvelable », selon le PDG.
65 % du chiffre sont réalisés sur des produits de moins de trois ans
Bertrand Chammas, PDG de Gerflor
Et si 90 % de ce qui est vendu en France y est fabriqué, le groupe Gerflor a su aussi se tailler, depuis sa création en 1947, une stature internationale. Avec 5.000 salariés (dont 2.000 en France) de 40 nationalités, le groupe possède 30 filiales, 26 usines (dont six en France) et centres logistiques, et cinq centres de R&D (également lieux de formation). « 65 % du chiffre sont réalisés sur des produits de moins de trois ans. Nous voulons des innovations qui répondent à un besoin », conclut Bertrand Chammas.