La savon est conditionné dans des poches en plastique recyclable 30 % plus légères qu'auparavant.
A.R.
Alors que le groupe Paredes, grossiste en produits d’hygiène basé à Genas, a atteint ses objectifs de chiffre d’affaires et de rentabilité en avance sur ses prévisions, il a décidé de booster ses propres productions.
La covid a laissé des traces chez Paredes. La crise l’a conforté dans le bien-fondé de disposer d’un stock important (il a investi dans des bâtiments qui abritent 52 millions d'euros de matériel !). Mais elle l’a aussi convaincu d’augmenter sa propre production dans le double objectif de capter une marge « amont » et d’accéder à davantage d’indépendance.
Cette politique a été concrétisée l’année dernière par un doublement des capacités de production des produits ouatés (essuie-mains, papier hygiénique et draps d’examen) via un investissement de trois millions d’euros. Cette année, Paredes a investi 500 000 euros pour intégrer la fabrication de savon liquide. « Cela fait 60 ans que nous faisons de la ouate et c’est la première fois que nous nous lançons dans une autre fabrication », indiquait le Pdg François Thuilleur lors de l’inauguration des lignes de production. « Notre nouveau plan de développement va nous amener à racheter des concurrents qui vendront nos propres produits : ouate, savon et, bientôt, appareils de production d’eau désinfectante ».
Du matériel et des poches plastiques fabriqués localement
La société, qui dispose d’un laboratoire de formulation, a commencé la production d’un savon standard. Elle embrayera rapidement sur le savon désinfectant et le savon d’atelier. Elle deviendra autonome sur chacun de ces produits, se passant donc de son ancien fournisseur… qui n’avait pas jugé prioritaire de la fournir durant la crise covid. Paredes avait alors décidé de prendre son indépendance en recrutant un spécialiste des savons, François Marrot, débauché d'Orapi, comme son chef Jean-François Cammarata.
L’entreprise achète donc les ingrédients de base (en France, Italie, Allemagne et Espagne) et procède aux mélanges. Elle s’est équipée de mélangeurs et agitateurs sur-mesure développés par la société Vortex (Meyzieu ; Rhône). Elle a installé des lignes conditionnement qui utilisent des poches en plastique fabriquées chez Agriplas à Bellegarde-sur-Valserine (Ain). « Ces poches sont recyclables et éco-conçues, elles sont 30 % plus légères que celles de notre ancien fournisseur », précise François Marrot.
Bientôt, 20 % des ventes seront issues de l'usine Paredes
L’espace de 600 m² sera bientôt affublé d’une troisième chaîne de conditionnement tandis que l’équipe va s’étoffer. Paredes prévoit de produire rapidement 4 000 poches de savon par jour. « En 2023, la part de notre propre production (NDLR : ouate, savon, appareils à eau désinfectante) représentera 20 % de nos ventes », estime François Thuilleur. En 2021, le groupe affichait un chiffre d'affaires de 214 millions d'euros, réalisé avec 650 personnes (dont 50 en Italie).