Le siège de Casino à Saint-Etienne.
Passe difficile pour Casino et son patron Jean-Charles Naouri. Plusieurs des sociétés qu’il dirige et qu’il contrôle ont été placées en procédure de sauvegarde pour une période de six mois : Rallye et ses filiales Cobiva et HMB, ainsi que Foncière Euris, Finatis et Euris.
« Le temps de réaménager leur dette dans un cadre sécurisé », précise un communiqué. Casino, qui est contrôlé via cette cascade de holdings, et Go Sport ne sont pas concernés par cette procédure qui doit permettre de renégocier et rééchelonner les termes de la dette. L’objectif est de contrecarrer l’action des fonds spéculatifs qui vendent à découvert l’action Casino depuis plusieurs mois.
Près de 3,3 milliards d'euros de dettes
Casino, ses filiales et sociétés mères présentent une dette financière évaluée fin décembre à près de 3,3 milliards d’euros. Au 31 décembre 2018, les dettes financières nettes s’élevaient pour Rallye à 2,899 milliards, à 180 millions pour Foncière Euris, à 104 millions pour Finatis et 112 millions pour Euris. Depuis juin 2018, le distributeur stéphanois a lancé un plan de cession d’actifs non stratégiques dont les murs de certains de ses magasins. Fixé initialement à 1,5 milliard, il a été porté à 2,5 milliards d’ici au 1er trimestre 2020.
A terme, c’est le contrôle même du groupe Casino par Jean-Charles Naouri qui pourrait être remis en cause. Voir certaines enseignes comme Franprix, Monoprix, CDiscount qui pourraient changer de main. Des incertitudes qui inquiètent dans le fief du groupe créé il y a 121 ans à Veauche, à côté de Saint-Etienne.
Hélène Bourbouloux et Frédéric Abitbol ont été nommés administrateurs judiciaires.