En 2016, Gradimir Ivanor a acheté et revendu 18 000 photocopieurs et ordinateurs.
A.R.
A son arrivée en France il y a quinze ans, Gradimir Ivanov n’a pas tardé à trouver un business à développer : reprendre le matériel bureautique des entreprises pour lui offrir une deuxième vie à l'étranger. Son entreprise, Komaks, est aujourd'hui en plein développement.
Dans les années 2000, étudiant en économie et management, Gradimir Ivanov commence à acheter des ordinateurs qu’il reconditionne pour les revendre dans son pays natal, la Bulgarie. Puis viennent les photocopieurs, à plus forte valeur ajoutée. Un marché qui constitue aujourd’hui l’essentiel de son affaire.
Le filon des LOA
Sur le circuit mis en place, tous les acteurs s’y retrouvent. Le pivot ? Les contrats de location avec option d’achat. Les options d’achat ne sont jamais activées et, après trois ou quatre ans, les sociétés contractent à nouveau pour changer de matériel. Que faire de ce matériel presque neuf ? En récupérant ces appareils pour les vendre à l’étranger, Komaks fait la joie des distributeurs. « Une machine d’occasion sur le marché national, c’est une machine neuve non vendue, explique Gradimir Ivanov. Ils sont donc intéressés par notre démarche. Les marques sont en outre très heureuses de prendre place dans les pays en développement. Et en bout de chaîne, les acquéreurs finaux obtiennent du matériel qu’ils n’auraient jamais pu s’offrir. »
Un prix dix fois moins cher pour le client final
Car on parle d’un prix final huit à dix fois moins élevé que le neuf sur des machines qui peuvent valoir 5.000 euros à l’origine.
Les administrations, qui sont en général propriétaires des matériels, trouvent également avantage à travailler avec Komaks : au lieu de payer pour faire enlever leurs appareils, elles sont rémunérées pour leur vente !
Cap sur l’Afrique subsaharienne
Après l’Europe de l’Est, l’Inde, l’Asie, le Moyen-Orient (avec un boom sur l’Iran), Komaks s’est attaqué à l’Afrique subsaharienne. Un marché immense, où « le pouvoir d’achat est plus élevé que l’on ne croit ».
Reste que 25 % des machines ne sont pas fonctionnelles. Mais là encore, Komaks a trouvé un bon plan. L’entreprise offre la matière aux recycleurs en échange d’une reprise de ses déchets.
L’activité est en forte progression. Le chiffre d’affaires a encore bondi de 1,4 million en 2015 à 1,8 million en 2016, avec dix salariés. Pour faire face, Komaks vient de déménager son activité logistique dans un ancien bâtiment militaire, à Rillieux. Un édifice si grand qu’elle compte vendre des services de stockage de longue durée aux entreprises de la zone. Prochaine étape ? La création d’une antenne à Paris.
Cet article a été publié dans le numéro 2277 de Bref Eco.