La Compagnie des Alpes exploitait la station de Tignes depuis 1988.
Antoine Lamiellle - Wikimédia
Après 18 mois de travail portant sur les aspects juridiques, financiers et techniques, le conseil municipal de Tignes opte pour la création d’une société publique locale (SPL) pour gérer le domaine skiable à échéance de la délégation de service publique signée avec la Compagnie des Alpes.
Au 31 mai 2026, l’arrivée à échéance de la délégation de service public (DSP) liant la commune de Tignes à la Compagnie des Alpes (CDA) ouvrira une nouvelle page pour le domaine skiable : sa gestion sera reprise par une Société publique locale (SPL), créée avec la commune voisine de Sainte-Foy-Tarentaise.
Votée le 8 août, la décision communale résulte d’une analyse approfondie des différents modes de gestion possibles, conduite durant 18 mois sur les aspects juridiques, techniques et financiers. Une concertation citoyenne a également été menée afin d’élargir le champ des réflexions dans un environnement très incertain en raison du dérèglement climatique, de la gestion des ressources en eau, de l’évolution de la clientèle, etc.
Les modalités de l'accord
Détenue à 78 % par la CDA, la STGM qui exploite les remontées mécaniques de Tignes a réalisé au cours de la saison 2022-2023 (période close le 30 septembre 2023) un chiffre d’affaires de 66 M€. Ses 300 salariés seront repris par la SPL. « Conformément aux accords conclus, la SPL reprendra également à la STGM l’ensemble des installations en remontées mécaniques (biens de retour) en contrepartie d’une indemnisation évaluée à ce jour à 103 M€ (cette valeur sera ajustée en fonction de l’état d’avancement des investissements en cours). La SPL aura également la possibilité de reprendre à la STGM des équipements complémentaires (biens de reprise) dont la valeur est estimée à 7,5 M€ », précise la CDA dans un communiqué ajoutant qu’elle « détient également des biens propres dans la station estimés à une valeur de 30/40 M€ ».
La CDA indique que la décision de la commune de Tignes sera sans incidence sur l’exploitation du domaine de Val d’Isère (relié à celui de Tignes, N.D.L.R.), via sa filiale STVI, dont la DSP court jusqu’en 2032 et qui a récemment fait l’objet d’un avenant avec la commune. Et qu’elle reste « et restera très engagée dans les territoires de montagne, que ce soit via l’exploitation de domaines skiables ou l’hébergement ».