Frappés par les mesures de fermeture imposées par le confinement, ou par l’annulation en série des événements en France, ils veulent retravailler.
N.Lemaire
Lundi 7 décembre, comme ils le font depuis plusieurs semaines, restaurateurs, hôteliers, patrons de bars et de discothèques, travailleurs indépendants, TPE et PME de l'événementiel, petits commerçants des stations de sport d’hiver se sont rassemblés à Lyon, place Bellecour. Une manifestation pour en appeler au droit de retravailler.
Lundi, la manifestation organisée à l’appel de différents collectifs parmi lesquels les Toques Blanches Lyonnaises, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Rhône (UMIH), les collectifs « Les Essentiels » et « Au nom des Indépendants », ou encore la Fédération nationale de l'habillement, a pris des allures de parade festive. Cinq camions plateau ont en effet circulé autour de la place Bellecour : chacun de ces chars symbolisant l’un des secteurs impactés par la crise (une chambre d’hôtel, une boîte de nuit, un bar-restaurant, une boutique de prêt-à-porter et deux camions événementiels).
En hommage à la Fête des lumières, annulée cette année pour cause de Covid-19 et qui représente, pour une grande partie de ces professionnels, un nouveau manque à gagner, ce défilé avait été baptisé « Essentiellement lumière ».
30 % des établissements dans la profession sont en danger de mort imminente
Frappés de plein fouet par les mesures de fermeture imposées par le confinement, ou par l’annulation en série des événements en France, tous ces professionnels ont donc une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme « pour leur survie et celle de leurs entreprises ». « Nous voulons sortir de ce cauchemar et reprendre le travail », a martelé Laurent Duc, au nom de l'UMIH, dont il est le président dans le Rhône. Rappelant que « 30 % des établissements dans la profession sont en danger de mort imminente », il a notamment appelé à la réouverture des établissements dès le 15 décembre, le midi.
Nous sommes tous ces prestataires de l’ombre
Créée à Lyon en mars dernier, l'Union des professionnels solidaires de l’événementiel (UPSE) a pour but de représenter les prestataires de l’événementiel privé, d’entreprises et des collectivités. « DJ, fleuristes de l'événementiel, photographes, organisateurs de mariages, décorateurs… Nous sommes tous ces prestataires de l’ombre qui demandent à être mis dans la lumière », rappellent Mélissa Humbert, présidente, et Brice Etienne, vice-président, égrainant une longue liste de ces professionnels qui ont perdu « leur activité, dans une relative indifférence : chaque jour, vingt de nos entreprises meurent, et nous n'avons toujours aucune date de reprise ni aucune visibilité ».
La filière pèse pourtant un poids certain sur le plan national avec « quelque 55.000 prestataires recensés, 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires global pour ce qui est des événements privés, 9 milliards d'euros pour les petits événements d’entreprises et 5 milliards d'euros pour les collectivités », souligne Brice Etienne. À raison de 2,5 salariés par entreprises, cela représente 130.000 emplois directs auxquels s’ajoutent les « extras », saisonniers, intermittents…
Une campagne Ulule en soutien
Croisés dans la manifestation, Louis Joutard et Antoine Robin se mobilisent quant à eux pour soutenir « nos cafés, hôtels, restaurants, et tous ces petits commerces dont nous sommes amoureux ». A travers un collectif, les Hauts Parleurs, ils ont notamment lancé une action en soutien à ces professionnels : « Nous allons mettre en vente, via une campagne sur Ulule, un tablier au motif « Je ne rends pas mon tablier » qui sera fabriqué à 100 % dans la région », explique Antoine Robin qui a récemment créé sa société, Antem, concepteur BtoB de vêtements made in France, personnalisés et dédiés aux collaborateurs et professionnels en contact avec la clientèle.