Après un accident de parcours, la société ligérienne AC Environnement, spécialisée en diagnostic immobilier, amiante et plomb, a pris le temps de se réorganiser avant d’activer un nouveau plan stratégique.

Le Groupe AC Environnement, leader français des diagnostics immobiliers obligatoires, des diagnostics amiante et plomb avant travaux et démolition, avait défrayé la chronique en 2019. Certains de ses laborantins avaient porté plainte contre X pour mise en danger d'autrui, après avoir appris leur exposition à des concentrations de chloroforme supérieures aux normes. Après enquête, il s’est avéré que la directrice des laboratoires avait caché un rapport d’analyse qui faisait bien mention du dépassement du seuil légal pour le chloroforme, indique Denis Mora, président et cofondateur du groupe. Celle-ci a démissionné et l’entreprise a dû prendre des mesures. « Nous avons arrêté les laboratoires pour les mettre aux normes. L’investissement et l’arrêt d’exploitation ont coûté 3 millions d’euros, ce qui n’était pas prévu sur la feuille de route », précise le chef d’entreprise. Les laboratoires de Riorges (Loire) et Limonest (Rhône) ont été traités. Celui de Gentilly (Val-de-Marne) sera opérationnel début 2021.

« Cette histoire nous a fait prendre conscience qu’une transformation était nécessaire » poursuit Denis Mora. « Nous avons créé un comité de direction plus structuré (...) avec lequel nous pouvons déployer un plan d’action de quatre ans ».

Refonte de l'outil numérique

Ce plan débute par une refonte des outils de production, de front et back-office. Le précédent outil informatique, créé en interne, avait donné un avantage significatif à AC Environnement il y a quelques années mais il n’est plus adapté. « D’ici à l’été 2021, nous aurons changé tout notre environnement numérique en repartant de zéro » confie Denis Mora qui investit ici 800.000 euros. « Nous aurons plus d’agilité, ce qui apportera plus de productivité. »

Diversification de la clientèle et de l'activité

AC Environnement a décidé également de diversifier sa clientèle d’ordinaire très institutionnelle (bailleurs, régions, départements…) « Nous nous ouvrons à une clientèle davantage BtoB, comme les banques, le retail, les asset managers » explique le chef d’entreprise qui n’oublie pas non plus les particuliers (actuellement 5 % de l’activité). Ces derniers seront adressés par des franchisés via l’enseigne Alliance Sud Expertise, acquise en 2018. « Nous accélérerons sur la franchise en 2021 lorsque notre nouvel outil informatique sera opérationnel ».

Enfin, le groupe roannais mise aussi sur la diversification en se positionnant sur l’audit énergétique.

Nous avons tiré les leçons du premier confinement 

L’activité totale, qui avait poursuivi sa croissance en 2019 en atteignant 59 millions d’euros, ne devrait atteindre que 45 millions cette année, Covid oblige. Au printemps, les chantiers étaient arrêtés et AC Environnement n’avait pas renouvelé les contrats des personnes en partance. L’effectif est donc passé de 700 à 650, générant une difficulté pour assurer la reprise.

« Nous avons tiré les leçons du premier confinement et cette fois-ci, nous n’agirons pas de la même façon, d’autant que les chantiers ne sont pas arrêtés » conclut le patron d’AC Environnement. Conséquence, l’entreprise réembauche : 80 postes ont été ouverts au recrutement dont 16 ont été pourvus la semaine dernière.