Geneviève Colonna d'Istria
Devenir Capitale européenne de la culture en 2028. Clermont-Ferrand en rêve. La compétition s’annonce rude mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Même si l’échéance semble encore lointaine, la capitale auvergnate est déjà lancée dans la course au label, gage de retombées médiatiques et économiques majeures. En lice pour la candidature de 2028 face à de redoutables prétendants comme Lens, Nice, Reims ou encore Saint-Denis, Clermont-Ferrand (et derrière elle, le Massif Central) croit en son potentiel. « Nous n’avons aucun complexe à avoir, souligne son maire socialiste Olivier Bianchi. Les atouts de notre ville et le soutien de l’ensemble du territoire du Massif central font de nous un candidat très sérieux ».
La ville s’est offert les services du grand couturier Jean-Charles de Castelbajac pour dessiner le logo « Volcamour » destiné à identifier la candidature de Clermont. Déjà de nombreux mécènes ont apporté leur contribution financière : Michelin en tête, le Crédit Agricole, Véolia, La Poste ou encore Théa, pour ne citer qu’eux. Ils mettront 350 000 euros chaque année sur la table. Car l’aventure peut coûter cher à une ville. Pour Clermont-Ferrand, il faut déjà trouver 1,2 million d'euros pour faire vivre l’association qui anime la candidature (salaires, communication, activités…).
Une nouvelle attractivité touristique à Lille
Le budget global devrait se chiffrer à environ 50 millions d'euros contre 73 millions à Lille (capitale en 2004) et 98 millions à Marseille (2013). « C’est forcément une démarche gagnante. Pendant toute la durée de la candidature, nous allons faire parler de nous, apporter un éclairage international sur Clermont. Et si on gagne, c’est le jackpot ! », s’enthousiasme Patrice Chazottes, directeur de l’association Clermont-Ferrand-Massif Central 2028, débauché de la direction du Centre Pompidou.
En cas de victoire, l’impact serait considérable. « La fréquentation touristique a augmenté de 168 % à Lille (N.D.L.R. : ex-lauréate), souligne Patrice Chazottes. Ce sont autant de retombées pour les hôtels, les restaurants, les commerces. Sans compter l’image d’une ville qui s’en trouve transformée ».
D’ici 2028, la route est encore longue. Le dépôt du dossier se fera en décembre 2022 auprès de l’Europe qui sélectionnera, en 2023, le candidat final.