Cécile Coulon : « Nous allons montrer que des choses se créent dans le centre de la France, que des idées jaillissent au milieu des volcans. »
Leextra
Pour Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand, l’association qui porte la candidature de Clermont-Ferrand Massif central au titre de Capitale européenne de la culture 2028 (la lauréate française sera connue en 2023) a fait un « choix audacieux » en portant à sa présidence « une femme, jeune, romancière, poétesse ». Il y voit une « élection de rupture » : à ce poste, on trouve le plus souvent un homme issu du monde économique.
« Je n’étais pas forcément attendue », confirme Cécile Coulon qui a accepté cette proposition en raison de son attachement à sa ville natale, où elle vit, et aux pays du Massif central qui inspirent son œuvre. Sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio, dans les librairies qui l’invitent à présenter ses livres, elle « passe (son) temps à parler de Clermont-Ferrand. Maintenant, je vais pouvoir faire plus qu’en parler… » Consciente de la méconnaissance voire du dédain dont souffrent sa ville et le Massif central, elle voit dans cette candidature l’occasion de jouer leurs atouts qui s’accordent un monde à la recherche de sobriété : « Ce territoire n’a pas besoin de sons et lumières pour se mettre en valeur. Ses paysages de volcans à nul autre pareil semblent sortis d’un roman de science-fiction. Nous allons flamboyer avec ce que nous avons. »
Une course de fond
Pour elle, cette candidature est « géographique avec un aspect écologique ». Sa géographie à elle, est celle des salles de concerts, librairies, médiathèques, lieux de culture, de création et de rencontres, celle des créateurs, bénévoles, spectateurs, qui maillent les territoires urbains et ruraux du Massif central qui seront irrigués par cette initiative. « Je ne veux oublier personne, être la porte-parole d’une ville, d’un territoire, de lieux que je connais et d’autres que je ne connais pas », lance-t-elle avec la gourmandise de celle qui aime les découvertes, les rencontres et les défis. « Nous allons montrer que des choses se créent dans le centre de la France, que des idées jaillissent au milieu des volcans. » Cette pratiquante assidue de la course de fond n’est pas chagrinée par la position d’outsider attribuée à cette candidature : « Nous avons le souffle pour courir pendant sept ans et penser à ce que seront en 2028 les enjeux d’un monde qui change de paradigme. »
BIO EXPRESS
1990 : Naissance à Saint-Saturnin (Puy-de-Dôme)
2007 : Publie son premier roman, Le Voleur de vie, tout en poursuivant ses études : baccalauréat, hypokhâgne, khâgne au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
2018 : Premier recueil de poésie, Les Ronces
2021 : Huitième roman, Seule en sa demeure. Plusieurs prix jalonnent cette carrière littéraire.
Cet article a été publié dans le numéro 2479 de Bref Eco.