À l’occasion de la 20e édition des Trophées Bref Eco de l’Innovation qui se déroulera le 1er décembre prochain, nous vous proposons de (re)découvrir vingt lauréats emblématiques récompensés ces deux dernières décennies.

Siléane, entreprise stéphanoise de robotique industrielle créée par Hervé Henry, a été distinguée en 2014 par un Trophée Bref Eco de l’Innovation pour son robot Kamido. Retour sur cette success-story.

« Cette soirée des trophées 2014, j’en garde un souvenir agréable. Ce trophée nous a donnés un peu plus de visibilité et a contribué à faire ce que Siléane est aujourd’hui », se remémore Hervé Henry, fondateur de la société en 2002.

« La version 1 de Kamido intégrait alors déjà de l’intelligence artificielle. C’était très novateur à l’époque. Et sa première application a été de prouver au centre de recherche d’Areva, devenue Orano, qu’on serait en mesure de trier leurs déchets nucléaires avec cette technologie ». Une prouesse qui a aussi permis à l’entreprise stéphanoise de remporter quelques années plus tard le prestigieux concours EIC de la Commission européenne.

Kamido est devenu un pilier de l’entreprise

Kamido reste une machine différenciatrice utilisée dans diverses niches d’activités, notamment le tri de déchets. Elle représente, selon les années, de 25 % à 30 % du chiffre d’affaires du groupe. « Sa distinction par Bref Eco a été bien vue car c’est devenu un pilier de l’entreprise », relève le dirigeant. Sur le plan économique, cette troisième gamme de robots, apparue après Flowpick et Rovaldy, « nous a fait franchir un palier car à l’époque nous n’étions que 45 », note-t-il, alors que l’effectif devrait atteindre 300 personnes l’an prochain.

Kamido intervient sur des vracs volumiques de produits homogènes ou hétérogènes, principalement dans la robotique du packaging, du tri de déchets et de la logistique. « Le modèle numérique d’un déchet ça n’existe pas. Donc la finalité de ce robot, c’est d’avoir la capacité à prélever des produits inconnus sans avoir aucune information sur eux et à permettre à la machine de s’autoformer au fil de l’eau », explique Hervé Henry. Il ajoute que si le concept n’a pas changé au fil du temps, « les versions 2 et 3 sont plus performantes car l’IA a énormément progressé depuis, surtout en amélioration de la fiabilité et de la rapidité de la reconnaissance des objets. Au démarrage, nous réalisions nos propres réseaux de neurones. On était vraiment dans la recherche scientifique appliquée. Aujourd’hui il existe beaucoup de produits disponibles sur étagères qu’on utilise ».

Une 4e gamme de machine : la robotique industrielle mobile

Le dirigeant de Siléane estime que Kamido a été « le maillon manquant » pour traiter le sujet du « dévracage », pour déverrouiller certaines applications et traiter de nouveaux marchés à plusieurs millions d’euros. Permettant à l’entreprise de grandir en se différenciant de façon encore plus forte par rapport à la concurrence. Siléane investit chaque année environ 10 % de son chiffre d’affaires en R&D, notamment dans l’évolution de son produit Kamido qui a constitué une disruption. « Mais aussi avec des sujets encore confidentiels de ruptures technologiques qui vont arriver sur 2026 ou 2027, après une récente quatrième gamme qui concerne la robotique industrielle mobile. L’innovation reste donc le cœur du réacteur chez Siléane », insiste Hervé Henry.