Crolles 2 devrait profiter du milliard d’investissement de STMicroelectronics.
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Le fabricant franco-italien de semi-conducteurs prévoit d’investir 1 à 1,1 milliard de dollars en 2017, soit l’équivalent d’ 1 milliard d’euros, dans ses capacités de production de puces électroniques. C’est le site de Crolles 2 en Isère qui devrait en profiter.
L’annonce de ce programme d’investissement par Carlo Bozotti, le Pdg de STMicroelectronics lors de la présentation des résultats financiers annuels du groupe est « une très bonne nouvelle ». A la sortie de l’hiver précédent, la question était de savoir combien de personnes allaient adhérer au plan de départs volontaires national qui touche 430 à 450 postes en France avec, pour les trois usines iséroises de Crolles (4.000 personnes) et Grenoble (2.100 personnes), la perte de plusieurs centaines d’emplois. Désormais, si le plan n’est pas officiellement remis en question, le bassin grenoblois respire.
Apple devrait se fournir à Crolles
Le groupe s’appuie sur un réseau mondial d’usines de fabrication des tranches de silicium et de sites d’assemblage, de tests et de conditionnement. Mais seul le site de Crolles 2 produit les puces électroniques sur tranche 300 mm de diamètre qui sont au cœur du contrat de fournitures « emporté récemment avec des revenus substantiels attendus au second semestre de 2017, » a expliqué Carlos Bozotti.
Selon Pierre Cambou, consultant pour le cabinet français d’études de marché électroniques Yole Développement, interrogé par le site l’Usine Nouvelle, le client serait ni plus ni moins qu’Apple : « L’accord a été conclu il y a un peu plus d’un an. Il porte sur la fourniture d’imageurs à temps de vol au laser, composants clés pour la détection de proximité mais aussi pour la construction de caméras 3D. »
Comment Grenoble prend sa revanche
STMicroelectronics semble aussi avoir pris une bonne avance technologique sur les systèmes de réalité augmentée à destination des constructeurs de mobiles. D’autres fournisseurs de semi-conducteurs, à commencer par l’allemand Infineon Technologies installé à Dresde, ont déjà investi ce marché. Et alors que le bassin grenoblois a vu partir à l’automne le grand show SEMI Europe au profit de Munich, l’annonce de ce plan à un milliard d’euros est presqu’une revanche.
Le programme de STMicroelectronics est aussi « l’occasion, souligne Christophe Ferrari le président de Grenoble-Alpes Métropole, de rappeler l’ambition technologique et industrielle » de la filière d’excellence en microélectronique et nanotechnologies du bassin grenoblois.