Destinées à des transactions commerciales, les balances de Precia Molen sont soumises aux contrôles et homologations les plus sévères.
Le champion du pesage professionnel réalise depuis plus de 65 ans des instruments de mesures les plus petits comme les plus imposants. Poids lourd du secteur, il essaie maintient don avance en s'internationalisant toujours plus.
Il y a une quinzaine d’années, Precia Molen avait montré un incroyable savoir-faire en livrant à Air France un équipement destiné à peser… les avions. Doté de trois vérins, cet instrument vérifie le poids des appareils (jusqu’à 170 tonnes à vide pour un gros-porteur !), par exemple après une reconfiguration de leur cabine ou une remise en peinture, chaque kilo ayant son impact sur leur consommation en kérosène. Sur-mesure ou plus standard, les produits conçus et fabriqués par l’industriel ardéchois illustrent l’étendue de son expertise en matière de pesage : balances postales ou commerciales, balances de laboratoires, indicateurs de poids sur des chaînes industrielles (ensachage, par exemple), ponts-bascules pour évaluer le chargement des camions, des wagons céréaliers, de dumpers miniers…
40 % du marché du pesage professionnel
Dernièrement, il a finalisé une commande de 750.000 euros avec le port chinois de Dalian pour de gros équipements de pesage de produits en vrac. Et en Australie, ses balances équipent désormais des centaines de cabines de body mapping à la marque MPort, lesquelles vous proposent une photo en 3D de votre corps, poids et mensurations exactes à l’appui.
Créée en 1951 à Privas, la discrète société Precia Molen encore détenue à 50 % par la famille Escharavil, estime détenir plus de 40 % du marché français du pesage professionnel (elle ne fabrique pas de pèse-personnes) avec un chiffre d'affaires 2015 de 105,3 millions d'euros réalisés avec 1.000 personnes.
Elle va désormais chercher sa croissance à l’international. Elle y réalise aujourd’hui 35 % de ses ventes, une part en progression constante. En 2007, elle comptait cinq filiales étrangères : elles sont aujourd’hui dix-huit. Australie, Pologne, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis… : sur les douze derniers mois, Precia Molen a acquis pas moins de sept sociétés en dehors de l’Hexagone.
Une présence dans 42 pays
Dernière en date, il y a quelques semaines : Capi (Côte d’Ivoire ; 4 millions d’euros de chiffre d’affaires ; 50 personnes) qui vient conforter une présence africaine encore faible. Cette expansion, complétant un réseau d’agents et distributeurs couvrant 42 pays, n’est pas pour autant synonyme de délocalisation industrielle. L’usine de Chennaï (Inde ; 90 personnes), construite en 2015 et déjà en extension, sert les marchés asiatiques. Celles de Casablanca et Sao Paolo sont également destinées aux clients locaux. Celles de Hollande (ex-Molen) et d’Ecosse sont quant à elles issues de rachats.
Chez Precia Molen, on veut encore croire au Made in France, malgré des coûts de production parmi les plus élevés en Europe. A Privas (250 personnes), l’industriel peaufine d’ailleurs un projet d’agrandissement. Après avoir acquis un terrain attenant à son usine, il prévoit la construction d’un nouvel atelier de mécanique de 1.600 m². L’investissement, qui devrait se monter à 2,5 millions d’euros, pourrait intégrer une machine de découpe laser, outre des équipements de chaudronnerie. Il permettra d’intégrer davantage de fonctions de production : les délais de livraison exigés par les clients, de plus en plus courts, demandent une réactivité optimale que même la sous-traitance régionale ne peut pas toujours assurer.
Cet article a été publié dans le numéro 2281 de Bref Eco.