Le réseau d'électricité est lui aussi en mutation.
APERNET/RTE
La situation énergétique très tendue que la France a connue fin 2022 est derrière nous, confirment les derniers chiffres de RTE. Notre consommation d’électricité a baissé tandis que la production s’est redressée, avec un apport des énergies renouvelables en forte augmentation. La France est même redevenue exportatrice nette d’électricité en 2023.
Rappelons-nous le contexte énergétique « très défavorable » de l’année 2022 marqué par trois crises indépendantes mais simultanées : celle du gaz, conséquence de la guerre menée par la Russie en Ukraine ; celle du nucléaire pour cause de centrales à l’arrêt ; et celle de l’hydraulique due à une pluviométrie en berne. À peine deux ans plus tard, la résilience est réelle.
Consommation en baisse
L’appel généralisé et répété aux économies d’énergie, poussé par la guerre en Ukraine, a fait son effet. En 2023, les Français ont consommé 3,2 % de moins d’électricité que l’année précédente, les Aurhalpins 4,8 % de moins (données corrigées des aléas météo et calendaires, selon les statistiques de RTE).
Production en hausse
Du côté de la fourniture d’électricité, la situation s’est bien améliorée. En 2023 par rapport à 2022, la production totale a progressé de 11 % à l’échelle nationale (494 TWh), et de 13 % en Auvergne Rhône-Alpes (116 TWh). Outre la relance d’un certain nombre de réacteurs nucléaires qui avaient été mis à l’arrêt pour révision (+ 14 % d’électricité nucléaire produite en 2023 dans la région ; + 15 % à l’échelle française), l’électricité d’origine renouvelable progresse tous azimuts.
Les renouvelables montent en puissance
Par ailleurs, il est tombé davantage de pluie et les stocks d’eau ont été mieux gérés. Du coup, la production hydroélectrique est revenue au niveau de la moyenne 2014-2019, en France (59 TWh) comme en Auvergne Rhône-Alpes (27 TWh).
Grâce à un ensoleillement conforme aux normales et à un nombre d’installations en progression, la production d’électricité photovoltaïque a quant à elle augmenté de 16 % (2,4 TWh) par rapport à 2022, en région comme à l’échelle française (21,6 TWh).
La production éolienne a atteint 1,5 TWh en région Auvergne Rhône-Alpes (51 TWh en France) et continuera à progresser avec un parc qui s’agrandit (+ 4,4 % en 2023). L’objectif régional est d’atteindre une puissance installée de 2.500 MW éolien en 2030, contre 742 MW actuellement.
Enfin, la production thermique fossile est en chute libre à 1,4 TWh en Auvergne Rhône-Alpes et à 32 TWh en France.
Exportation d’électricité et investissement
Ce coup de fouet donné à la production fait que la France est redevenue en 2023 exportatrice nette d’électricité. Elle a même été le premier exportateur net en Europe, à hauteur de 50 TWh. Deux gros clients représentent une bonne partie de ses ventes à l’international : l’Italie (20 TWh) et la Suisse (16 TWh).
L’électricité est plus que jamais un enjeu d’avenir majeur. Le raccordement de nouveaux consommateurs (voitures électriques...) et de nouveaux producteurs (renouvelables, micro-centrales...), sans parler du renouvellement des infrastructures, va nécessiter des investissements massifs. Pour notre région, RTE les évalue à près d’un milliard d’euros sur les quatre prochaines années. Et François Chaumont, Délégué RTE en Auvergne Rhône-Alpes, de préciser : « Ces défis s’accompagnent d’un doublement de nos recrutements ».
La production électrique en Auvergne-Rhône-Alpes
- Le volume total d’électricité produit dans notre région (hydro, nucléaire, solaire, photovoltaïque) représente un quart de la production nationale (116 TWh en 2023). C’est environ deux fois ce qui y est consommé.
- Avec 45 % de la production hydroélectrique française (27 TWh en 2023), la région Rhône-Alpes conserve sa première place sur le territoire national, grâce au Rhône et aux Alpes.