Energy Pool Développement souhaite se positionner en tant que leader mondial de la modulation de consommation d’électricité.
Concepteur et fournisseur de solutions dédiées à la flexibilité énergétique, la société savoyarde Energy Pool est à l’initiative d’un groupement momentané d’entreprises (GME) en activité depuis quelques mois.
A ses côtés : Befesa Valera, Celsa France, FerroPem, Trimet France et Ugitech. S’ils sont positionnés sur des secteurs variés, ces industriels ont un point commun : ils sont de gros consommateurs d’énergie, avec une puissance consommée cumulée de 1 GW, soit l’équivalent de la consommation moyenne de 4 millions d’habitants. « RTE équilibre le réseau dans les périodes de forte consommation en demandant aux industriels de réduire, à très court terme, leur consommation. Mais les multiples possibilités offertes par la flexibilité sont encore très peu exploitées », explique Anne-Sophie Chamoy, directrice des affaires publiques et de la stratégie d’Energy Pool Développement qui a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 23 millions d'euros avec 100 personnes.
L’enjeu de la modulation
Le GME se charge pour l’heure d’auditer dans le détail la consommation de ses membres afin de mesurer précisément leur capacité à accroître ou réduire leurs besoins énergétiques en temps réel mais aussi à court, moyen et long terme. Il va aussi évaluer les besoins en flexibilité avec la montée en puissance des énergies renouvelables (EnR) dans le mix énergétique européen. « Avec l’arrivée à échéance des contrats d’achat, les producteurs d’EnR devront vendre directement l’énergie qu’ils produisent. Ils pourraient être intéressés par des contrats à long terme conclus avec de gros consommateurs des tarifs échappant aux aléas des marchés », poursuit Anne-Sophie Chamoy.
Ouverture vers d’autres industries
Le GME, dont les travaux sont suivis de près par les ministères de l’Economie et de la Transition écologique, va s’ouvrir prochainement aux métiers de la chimie et de la papeterie. Cet élargissement vise à gagner en volume et à renforcer sa capacité à moduler la consommation énergétique entre le jour et la nuit, la semaine et les week-ends, les saisons…
Si sa faisabilité technique, économique, juridique et politique est confirmée, la démarche aboutirait au lancement d’un appel d’offres pour l’achat de petits lots d’énergie. L’enjeu pour les industriels est de valoriser leur capacité de modulation pour obtenir les meilleurs tarifs et gagner au final en compétitivité.
Cet article a été publié dans le numéro 2349 de Bref Eco.