Nexans a inauguré son nouveau centre mondial d’innovation à Lyon Gerland, au sein duquel sont regroupés près de cent ingénieurs, chercheurs et techniciens. Il s’agit, pour le fabricant français de câbles, de répondre à la révolution électrique qui s’annonce.

D’ici 2040, la demande mondiale d’électricité pourrait augmenter de 40 %. Christopher Guérin, directeur général de Nexans, l’affirme : « Nous sommes devant une révolution encore historiquement inégalée, plus grande, plus massive, plus structurelle que ne le fut celle d’après-guerre en matière d’électrification de nos centres urbains et de nos campagnes ». Une révolution portée notamment par les énergies renouvelables qu'il faudra connecter aux réseaux de transport et de distribution, depuis les éoliennes off shore ou les fermes photovoltaïques.

C’est pour y faire face que la direction de Nexans a entrepris en 2020 un virage stratégique en devenant un pure player de l’électricité, préférant être un « spécialiste leader plutôt qu’un généraliste moyen partout ». Elle a lancé la structuration de ses activités de R & D afin de les concentrer sur deux sites d’envergure mondiale : l’un en Norvège, l’autre à Lyon, une implantation historique où le groupe est présent depuis plus de 120 ans (Compagnie Générale d’Electricité, puis Câbles de Lyon, puis Alcatel puis Nexans).

Répondre aux besoins de distribution de l’électricité

AmpaCity (1), c’est le nom de ce nouveau centre, doit donc répondre aux enjeux du « tout électrique », voie d’avenir incontestée pour une énergie décarbonée : distribuer davantage d’électricité en augmentant la puissance livrée, améliorer la fiabilité, la résilience et la sécurité des réseaux dont la plus grande partie, en Europe, à une cinquantaine d’années d’âge.

Vingt millions d’euros ont été investis dans ce site de R & D qui s’étend sur 6 000 m2 dont 4 500 m2 de laboratoires. ICI, les équipes d’experts de Nexans seront concentrées sur les nouveaux services digitaux et le pilotage des réseaux (datas, intelligence artificielle, internet des objets), la sécurité incendie dans les bâtiments (nouveaux matériaux) ou encore l’intégration des matières recyclées dans la fabrication des câbles (le groupe s’est engagé à recycler 100 % de ses déchets de production d’ici 2030).

Les câbles supraconducteurs (20 cm de diamètre) constituent aussi un sujet majeur : surpuissants, ils permettent de transporter jusqu’à 3 GW d’électricité, soit l’équivalent de puissance de trois réacteurs nucléaires et pourraient être des solutions très intéressantes pour les centres-villes et autres quartiers très consommateurs d’électricité (ports, gares…).

(1) L’ampacité est le courant maximum que l’on peut faire passer dans un câble tout en garantissant fiabilité et sécurité.