Sébastien Bonte (quatrième à partir de la gauche) et son équipe.
Quatorze ans après sa création, la société de conseil en investissement financier Angelor affiche 65 participations dans des start-up de la santé, de l’alimentation et de l’environnement. Elle a ainsi réuni près de 250 actionnaires qui ont investi un total de près de 21 millions d’euros.
Ces chiffres donnent une idée du type d’opérations qu’Angelor réalise : elle entre au capital de jeunes entreprises à une hauteur moyenne de 500.000 euros. Après une année 2020 freinée par la crise sanitaire, 2021 a retrouvé des niveaux habituels d’activité avec dix nouvelles prises de participation (*). Et si certaines entreprises à la trésorerie fragile n’ont dû leur salut qu'aux soutiens mis en place par l’État, « on s’en est plutôt bien sorti », affirme Sébastien Bonte, le dirigeant-fondateur d’Angelor, fier d’avoir participé à la création d’au moins 700 emplois.
2022 devrait voir Angelor passer dans une autre dimension. Elle changera de statut pour devenir société de gestion agréée par l’Autorité des Marchés Financiers. Ce qui signifie qu’elle pourra attirer davantage d’investisseurs institutionnels et ainsi accroître le niveau de ses interventions. Un nouveau fonds de 50 millions d’euros est d’ores et déjà annoncé d’ici l’été prochain : Angelor - For Good veut entrer dans 25 start-up, à raison de 2 millions d’euros chacune cette fois.
Coaching et soutien d’experts
Une finance entrepreneuriale, pas une finance de marché ! C’est l’état d’esprit qui a animé Sébastien Bonte dès la création d’Angelor… « juste avant l’affaire Lehmann Brothers », sourit-il, comme pour souligner son aversion pour la logique spéculative. Mais qu’est-ce donc que la finance entrepreneuriale prônée par cet homme discret qui se définit lui-même comme un entrepreneur ? « Depuis le départ, l’idée, c’est de rapprocher les investisseurs des entrepreneurs qu’ils soutiennent. » Dans les sociétés à capital variable créées pour chacun des secteurs, les actionnaires, le plus souvent des dirigeants d’entreprise eux-mêmes, apportent leur argent mais aussi leurs compétences. Là est toute la différence. « Un gros noyau de nos investisseurs se réunit régulièrement, prend des décisions, participent directement à la vie des véhicules financiers d’Angelor qui n’est qu’une courroie de transmission opérée par six collaborateurs. »
Savoir passer du statut d’entrepreneur à celui de dirigeant
Cet accompagnement des entrepreneurs sera encore plus formalisé dans Angelor - For Good, notamment à travers un programme de coaching. « Il s’agit de prendre soin du bien-être physique de ces jeunes dirigeants qui dépensent une énergie folle et s’investissent énormément dans leur projet, quitte parfois à risquer le burn-out. » En effet, un startuppeur doit savoir faire confiance pour déléguer, se concentrer sur l’organisation. « Comme le dit régulièrement l’un de nos actionnaires, il faut savoir passer du statut d’entrepreneur à celui de dirigeant. »
(*) Les dix nouvelles prises de participation d'Angelor en 2021.
Dans la santé : Gaoma, Mablink, Mexbrain, Diagnoly, Japet Medical. Dans l’agroalimentaire : Ecosiag, Top Order, Boissons Mémé. Dans les greentechs : Entent, Wide Energy. Par ailleurs : deux cessions (Apitrack, Via Terroirs) et une entrée en bourse (Waga Energy).
Cet article a été publié dans le numéro 2484 de Bref Eco.