© Nathalie Dubost - Qui Plus Est
Avec la construction d’une quinzaine de « Lodges » (logements adaptés aux générations seniors) en deux ans, l’Ophis (Office public de l'habitat et de l'immobilier social) commence à mailler le Puy-de-Dôme de résidences conçues pour être le chaînon manquant entre le domicile d’un senior et l'Ehpad.
Les résidents du premier « Lodges » (Logements adaptés aux générations seniors) construit par l’Ophis à Romagnat sont entrés dans leur logement. Quelques autres de ces résidences sont en train de sortir de terre ; d’autres sont encore dans les cartons. « Nous commençons par une quinzaine de « Lodges » d’ici deux ans et nous envisageons d’aller jusqu’à 30 ou 40 à plus long terme », annonce Thierry Ouillon, directeur général du bailleur social du Puy-de-Dôme, qui souligne le caractère innovant de ce concept primé au cours de l’édition 2019 du concours national « HLM partenaires des âgés ».
Prise en compte globale des besoins
L’innovation réside dans la prise en compte globale des besoins des personnes qui souhaitent quitter leur domicile sans pour autant entrer dans un Ehpad. « Nous répondons à plusieurs besoins des seniors : habiter un logement accessible et doté d’outils domotiques et numériques, rompre sa solitude et s’intégrer à la vie de la ville », résume Thierry Ouillon. Les moyens d’atteindre ces objectifs sont consignés dans un cahier des charges.
Toutes les résidences sont « à taille humaine » (moins de 25 logements T2 et T3 adaptés au vieillissement) et situées en centre-ville ou à proximité pour un accès facile aux commerces et services. Des espaces communs favorisent les rencontres entre les résidents qui peuvent choisir des services (téléassistance, portage de repas…) et participer à des animations proposées par l’Ophis et ses partenaires. « Nous élaborons chaque « Lodges » avec des partenaires locaux (la ville, le Centre communal d’action social notamment) avec lesquels nous bâtissons aussi le projet de vie de la résidence », précise Thierry Ouillon, qui insiste sur l'originalité de ces partenariats qui concernent aussi les caisses de retraite. A Romagnat, la Carsat a été associée aux réflexions et a participé au financement de l'opération.
Autre innovation : la mixité sociale. « Nous avons obtenu une dérogation de l’Etat pour ouvrir nos résidences à des personnes dont les revenus sont au-dessus des plafonds des logements sociaux mais qui ne peuvent pas payer un loyer d’une résidence du parc privé », se réjouit Thierry Ouillon qui précise qu’à Romagnat les loyers vont de 350 à 600 euros.
* Le coût du « Lodges » de Romagnat est de 3,3 millions d’euros (TTC). Outre la Carsat, l’Etat, le Conseil départemental et Clermont Auvergne Métropole ont participé à son financement. La Ville a apporté une garantie d’emprunt pour le foncier, réalisé les voiries et doté le CCAS d’une subvention exceptionnelle.