Le simulateur cérébral de Dessintey est basé sur la théorie miroir.
La start-up stéphanoise Dessintey présidée par Nicolas Fournier, qui innove dans la rééducation motrice post-AVC et le traitement des douleurs chroniques, prépare une levée de fonds de l’ordre d'un million d'euros. Elle devrait être bouclée d’ici la fin de l’année.
Cette opération servira à financer le développement de la start-up stéphanoise qui travaille sur la technologie IVS3. Elle est issue de quinze ans d’expérience clinique du professeur Pascal Giraux (CHU de Saint-Etienne) en lien avec trois centres neurologiques.
La théorie miroir
Cette innovation, basée sur la théorie miroir, consiste à leurrer, tromper le cerveau par un dispositif générateur d’illusions visuelles constitué de deux écrans, d’une caméra et d’un logiciel. Procédé qui remplace l’image du membre malade par une image créée à partir du membre valide. Lors des séances de rééducation, le patient a l’impression que son membre malade peut bouger comme s’il était sain, ce qui favorise la reconstruction des circuits moteurs et sensoriels.
Avec ce dispositif, le patient peut travailler en autonomie à partir d’exercices spécifiques préétablis. Avec le logiciel, le thérapeute peut retracer chaque séance, moduler, adapter la rééducation à chaque patient à partir des données collectées par l’ordinateur.
Marquage CE obtenu
IVS3 a nécessité la collaboration de développeurs logiciels, de bureaux d’études spécialisés en ergonomie, design, mécanique et optique. Ce simulateur cérébral a obtenu le marquage CE début juin. Sept centres de rééducation français l’ont déjà commandé, à Bordeaux, Lyon, Angers, Saint-Nazaire, Saint-Etienne notamment. Un premier contact a été établi avec un centre de rééducation en Suisse.
150.000 AVC par an en France
Ce matériel sera distribué en Europe (Allemagne, Italie, Suisse) dès 2019, en Amérique et en Asie en 2020 et 2021. Dessintey prévoit de réaliser un chiffre d'affaires de 7 millions dans cinq ans, dont 75 % à l’export, et d’employer 30 personnes à terme. Il existe 500 centres de rééducation en France, 4.000 en Europe. On enregistre un nombre croissant d’AVC en France : 150.000 nouveaux cas par an, un toutes les 4 minutes. Moins de 20 % des patients touchés récupèrent une bonne motricité du membre supérieur.