Loïc Renart est maintenant propriétaire de trois hôtels à Lyon : le Globe et Cécil, le Simplon et le Phénix Hôtel
Loïc Renart espère vivre un exercice 2022/2023 « normal » après les confinements et les travaux qu’il a lancés au Phénix Hôtel, acquis en 2020. Son groupe, les Aubergistes lyonnais, qui passera bientôt sous le statut d’entreprise à mission, compte aujourd’hui trois établissements et 140 chambres.
Ingénieur agronome ayant passé dix ans dans les espaces verts, Loïc Renart a dirigé une entreprise d’insertion avant de reprendre l’hôtel familial, place Bellecour à Lyon, en 2012 : le Globe et Cécil (60 chambres). Entrepreneur dans l’âme, il s’est attaché à développer cet établissement né en 1866 que son grand-père avait racheté en 1966. L’hôtel deux étoiles en a gagné une troisième puis une quatrième tandis que Loïc Renart revoyait la tarification, passant de l’ancienne grille single/double au yield management, adaptant le prix des chambres à la demande. Parallèlement, le dirigeant développait toute une philosophie entrepreneuriale, cherchant à créer un esprit « auberge ». « Nous sommes des artisans de la relation », confie celui qui a construit son concept autour de trois notions : l’hospitalité, l’authenticité et le partage. Tout est dans le respect, envers les clients comme en interne. « L’engagement des collaborateurs passe avant celui de nos hôtes », ose-t-il même avancer.
Rachat du Simplon en 2017
Cette vision qui peut paraître bon enfant n’est toutefois pas incompatible avec l'aspect business. En 2017, Loïc Renart ouvre son capital à Bpifrance et au fonds Extendam pour mener deux opérations à bien. Ouvrir un restaurant au sein du Globe et Cécil. Et racheter l’hôtel Le Simplon (40 chambres), place Carnot dans le quartier Perrache (dont il prête la cuisine et la salle aux Petite cantines) qui va bientôt passer de deux à trois étoiles.
Reprise du Phénix en 2020
En septembre 2019, Loïc Renart désormais à la tête du groupe Les Aubergistes lyonnais, s’intéresse au rachat du Phénix, sur les quais de Saône, toujours à Lyon. La vente est prévue fin mars mais le confinement reporte l’opération à septembre. Une fois propriétaire, l’entrepreneur exploite son nouvel hôtel pendant un an avant de le fermer pour travaux. Au terme d’un investissement de 1,3 million d’euros (les investisseurs originels ont remis au pot), l’établissement vient de rouvrir. Il va passer de trois à quatre étoiles. Tout a bien évidemment été rénové mais, au-delà, Loïc Renart a décidé de se ménager du chiffre d’affaires additionnel. Outre le restaurant, le Phénix propose des plats à emporter et même une sandwicherie gastronomique et des espaces de séminaires. L’immeuble contigu vient aussi d’être racheté pour agrandir ces salles de séminaires. « Il faut sortir de la passivité », plaide le dirigeant qui mise, pour son exercice 2022-2023 qui débute tout juste, sur un chiffre d’affaires global de 6 millions d’euros dont 30 % issus de ses activités périphériques (séminaires et sandwicherie).
S’interroger sur son métier
Le groupe emploie désormais 65 personnes tandis que Loïc Renart travaille sur un retour de la profitabilité, sur l’ancrage de sa marque Les Aubergistes lyonnais et sur un statut d’entreprise à mission. L’homme est en effet très engagé dans sa démarche de responsabilité sociétale. Il travaille, entre autres, avec une association d’aides aux femmes battues pour leur fournir gîte et couvert le temps de se retourner. « Une démarche éthique, ce n’est pas le baby-foot du bien-être, c’est s’interroger sur son métier », assure-t-il.