Spin-off de Scienion, une PME allemande de 60 personnes spécialisée dans la fabrication d’équipements utilisés dans le diagnostic médical, Cellenion est née en mai 2016. Elle travaille sur la bio impression et l’isolement de cellules uniques.
Installée à la pépinière Laënnec, à Lyon, la start-up vient de s’agrandir. « Scienion propose des machines spéciales, sortes d’imprimantes 3D pour faire des kits de diagnostic ; son cœur de métier consiste à imprimer des bio molécules, anti-corps, protéines, ADN », résume Guilhem Tourniaire qui, après avoir travaillé chez Scienion, porte le projet Cellenion. « Nous amenons les techniques de Scienion vers de nouvelles applications. »
De nouvelles opportunités dans l'analyse cellulaire unique
Deux grands domaines sont ciblés : la bio impression et l’isolement de cellules uniques. « La manipulation d’une cellule isolée a longtemps été un défi (…) en raison de la taille et de la fragilité des cellules », rappelle la société Cellenion qui développe une technologie et une machine permettant l’isolement et la distribution, cellule par cellule, à haut débit. « Cela ouvre de nouvelles opportunités en particulier dans le domaine de l’analyse cellulaire unique ; le développement et la sélection de nouvelles lignées cellulaires ; le développement des immunothérapies… ».
Une bio impression 3D de cellules
Le second champ d’action est la production de cellules en utilisant des technologies 3D. « Cellenion vise aussi bien la miniaturisation que l’automatisation de la technologie afin de reproduire des modèles cellulaires complexes. » Cela permet par exemple de créer des tissus utilisables comme tests in vitro pour les secteurs de la pharmacie ou de la cosmétique, mais aussi de fabriquer des petits morceaux de foie.
Dans ce domaine, Cellenion est impliqué dans iLITE, retenu en 2016 parmi les projets d’investissements d’avenir. D’un montant de 8,5 millions d’euros, iLITE est piloté par le département hospitalo-universitaire HepatInnov de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris et fédère des équipes de l’hôpital Saint-Louis, de l’Université Paris Saclay, du CEA, de l’Inserm, de l’Inria, de l’ENS Cachan ainsi que trois autres entreprises. Son objectif, ambitieux, est la production « d’organoïdes hépatiques » : construction d’un foie bio artificiel externe, d’un foie sur puce et d’un foie transplantable.
Cet article a été publié dans le numéro 2279 de Bref Eco.