Dans le cadre d’une première levée de fonds, la société lyonnaise Weezion, spécialisée dans le diagnostic in vitro des infections microbiennes dans le sang, annonce l’entrée à son capital de bioMérieux à hauteur de deux millions d’euros.

La société Weezion a été créée en 2020 par François Vandenesch, Jérôme Lemoine et Hervé Brochette pour valoriser cinq ans de recherche réalisée par les équipes lyonnaises de l’Institut des Agents Infectieux à l’Hôpital de la Croix Rousse, du Centre International de Recherche en Infectiologie et de l’Institut des Sciences Analytiques.

L’équipe de Jérôme Lemoine, responsable du Laboratoire de Bio-analytique au sein de l’Institut des Sciences Analytiques, a mis au point une solution rapide et économique de diagnostic in vitro des infections bactériennes du sang, basée sur une technologie brevetée de spectrométrie de masse ciblée.

Réduction drastique du délai d'identification des micro-organismes

« La solution Weezion dx, en réduisant de plusieurs heures actuellement à 90 minutes le délai d’identification des micro-organismes et la prédiction de leur sensibilité et de leur résistance aux antibiotiques, permettra d’instaurer et d’adapter très rapidement un traitement anti-infectieux ciblé. Dans le contexte du sepsis par exemple, chaque heure gagnée sur la mise en place de ce traitement améliore le taux de survie des patients », explique François Vandenesch, chef de service en bactériologie à l’Institut des Agents Infectieux de l’hôpital de la Croix Rousse et directeur adjoint du Centre International de Recherche en Infectiologie.

Conséquences sur l'antibiorésistance

Grâce à la rapidité et à la précision de son diagnostic, cette solution participe également à la lutte contre l’antibiorésistance en réduisant l’impact de l’utilisation des antibiothérapies à large spectre. C’est là que l’entreprise intéresse bioMérieux qui travaille sur la résistance aux antibiotiques depuis des décennies. Près de 80 % du budget R & D de la société de Marcy-l'Étoile sont aujourd'hui consacrés à la lutte contre ce phénomène. Elle vient donc d’investir deux millions d’euros au capital de Weezion (soit 4,26 % des parts), rejoignant les Hospices Civils de Lyon et l’Université Claude Bernard Lyon 1.

Grâce à ce nouvel appui, le projet va pouvoir acquérir un rayonnement international, d’autant que l’investissement s’accompagne d’une assistance technique. « Les prochaines grandes étapes pour notre start-up sont l’automatisation complète du procédé, puis une pré-validation clinique avant un lancement de l’industrialisation, en France, à l’horizon 2024 » déclare Hervé Brochette, Pdg de Weezion SAS.