Le gant de sécurité Scanforce de Rostaing peut détecter jusqu’à une tête d’épingle lors d’une palpation.
Alexis Goudeau / Hans Lucas
Depuis 1789, Rostaing révolutionne la fabrication des gants de protection. A un rythme soutenu puisqu'elle en conçoit un nouveau tous les trois jours ! L'un des derniers en date : le Scanforce, qui détecte le métal.
L’ancienne tannerie implantée à Villieu-Loyes-Mollon a créé plus de 4.000 modèles et fabriqué plus de 100 millions de paires de gants. Ces derniers mois, son équipe a été notamment mise à contribution pour renouveler la gamme de gants qui relève des équipements de protection individuelle, pour être en conformité avec la nouvelle réglementation européenne qui entrera en vigueur en avril.
Parmi les dernières innovations majeures de Rostaing figure un gant de sécurité qui incorpore un magnétomètre miniaturisé pour détecter la présence de métal, de couteau ou d’arme, lors d’une palpation. « Jusqu’à une tête d’épingle », précise Stéphane Rostaing qui dirige l’entreprise. Un gant qui a été testé par des gendarmes et des policiers. Il a été adopté depuis par des polices municipales et des sociétés de sécurité comme Byblos.
Un nouveau produit spécifique pour les pompiers
Autre produit, codéveloppé avec cinq fabricants européens dont la société lyonnaise Europrotect, et avec le concours des sapeurs-pompiers de Paris : un gant de pompiers doté d’une sorte d’airbag en cas de flashover, un embrasement généralisé éclair (EGE). Ce gant utilise une nouvelle génération de tissus techniques, alvéolaire notamment. Sa membrane intérieure est imperméable, respirante, résistante aux flammes, aux produits chimiques et aux bactéries.
Rostaing peut compter sur son équipe de R & D basée dans l’Ain et sur ses ateliers de Villeu-Loyes-Mollon (50 personnes) et du Maroc (320 personnes) pour produire ses gants techniques pour l’industrie, le bâtiment et les travaux publics, mais aussi pour le jardinage et le bricolage, qui connaissent un succès croissant. L’an dernier, le chiffre d’affaires de la société a progressé de 6 %, à 24,3 millions dont un « bon quart à l’export ».
En 2014, elle s’est désengagée de son atelier au Vietnam par suite d’un partage et d’une nouvelle répartition d’actifs au sein de la famille Rostaing, atelier dédié désormais à la maroquinerie. « J’ai racheté les actions de mes parents, frère et sœur dans la société Rostaing, explique Stéphane Rostaing, et mon frère a repris la société vietnamienne. »
Cet article a été publié dans le numéro 2363 de Bref Eco.