Traditionnellement, Tami fabrique ses membranes par extrusion. L'entreprise essaie maintenant à l'impression 3D !
Tami Industries
La société de Nyons, Tami Industries, a présenté en juin, à l’occasion de l’International Congress of Inorganic Membranes (ICIM) de Dresde, sa nouvelle technologie de fabrication additive, une innovation de rupture dans le domaine des membranes céramiques.
Ces dernières sont utilisées dans une grande variété d’applications : agroalimentaire (filtration du lait, des boissons, des sirops de glucose) ; industrie biopharmaceutique, environnement (filtration et recyclage des liquides de process et bains de dégraissage, traitement d’effluents industriels)…
Leur fabrication traditionnelle se fait par extrusion, un procédé qui ne permet qu’un profil en long rectilinéaire de leurs canaux de filtration. Pour augmenter les performances de filtration, il était nécessaire de parvenir à créer des turbulences à l’écoulement, et pour cela, de modifier le profil en long des canaux en y ajoutant des promoteurs de turbulence ou en passant d’une forme rectilinéaire à une forme hélicoïdale, par exemple.
Cinq ans de R & D nécessaires
« Nous avons donc fait le choix de la technique de fabrication additive, mais cela impliquait de l’adapter au matériau céramique, indique Laurent Grospelly, directeur général. Cette technologie n’avait jusqu’alors jamais été employée pour un matériau poreux. Cinq années de R & D ont été nécessaires pour développer et maîtriser la technologie, qui a fait l’objet de plusieurs dépôts de brevets. Nous pouvons maintenant concevoir des formes de supports avec des canaux non rectilinéaires et/ou disposant de promoteurs de turbulences ».
Plus de débit, moins d'énergie
Les performances de ces nouvelles membranes sont supérieures à celles des membranes standards : avec une même consommation d’énergie, le débit de filtration obtenu est de 30 % supérieur, ce qui permet de réduire l’investissement pour un résultat analogue. Et inversement, pour un même débit, les nouvelles membranes consomment 2,5 fois moins d’énergie.
La nouvelle technologie n’a cependant pas vocation à remplacer la précédente mais plutôt à la compléter. L’entreprise de 15 personnes, présidée par Philippe Lescoche, commercialisera ainsi une nouvelle gamme de produits de laboratoire issue de ce développement à l’automne 2018 et une nouvelle gamme de produits industriels en 2019.
Cet article a été publié dans le numéro 2338 de Bref Eco.