Théa externalise une partie de sa production, mais détient en propre deux usines, l’une en Italie (photo), l’autre à La Rochelle (Charente-Maritime), pour certains produits stratégiques.
Solidement ancré à Clermont-Ferrand, Théa, laboratoire pharmaceutique détenu à 100 % par la famille Chibret et spécialisé dans les produits médicamenteux en ophtalmologie (traitements contre les allergies, les infections, la sécheresse ou encore l’hygiène des yeux) souhaite « entrer davantage dans le marché de la rétine » et relever le défi de la diversification.
Ce marché de la rétine est « devenu très important avec le vieillissement de la population », résume Colin Francou, responsable du développement des affaires de Théa. Le laboratoire relève également le défi de la diversification. La création fin 2017 de la spin-off stéphanoise Sincler (directeur : Pascal Herbepin) dont Colin Francou est aussi le directeur général, en est une belle illustration. Fondée sur une technologie innovante issue du laboratoire BiiGC (Biologie, ingénierie et imagerie de la greffe de cornée - Université Jean Monnet de Saint-Etienne) qui a été transférée à Théa via la Satt Pulsalys, cette filiale à 100 % s’attaque à une problématique majeure dans le domaine de la greffe de cornée : la conservation et la préservation des greffons en vue de leur transplantation.
Un bioréacteur industrialisable déjà prêt
« Actuellement, les cornées issues du don d’organe sont conservées dans un milieu nutritif liquide qui altère leur qualité et réduit leur durée de vie. Grâce au bioréacteur que nous développons, ces cornées pourraient à l’avenir être gardées dans de meilleures conditions, en meilleure qualité et pour une plus longue durée », souligne Colin Francou. Pour l’heure, ce bioréacteur existe sous la forme d’une dizaine de prototypes de laboratoire qui ont démontré leur efficacité. « Et nous disposons désormais d’une version industrialisable », indique le directeur général qui table sur une mise sur le marché « pas avant 2022 ».
Théa emploie actuellement 1.200 personnes (dont 300 en France) et affichait en 2018 un chiffre d'affaires de 524 millions d'euros dont 75 % à l'export. Pour asseoir son développement, le laboratoire, qui est très présent en Europe, en Afrique du Nord et en Amérique latine, veut se renforcer sur deux grands marchés : l’Asie en général et le Japon en particulier, ainsi que « les Etats-Unis où nous sommes présents via des accords de licences. Mais l’idée est de conclure un partenariat industriel avec un acteur local, et ce dans les cinq années à venir », conclut Colin Francou.
Cet article a été publié dans le numéro 2362 de Bref Eco.