La batterie des cycles WhaTT est située dans la partie verticale du cadre, sous la selle téléscopique, générant une bonne stabilité. La gamme propose une version urbaine, un VTT et un VTC, à des prix variant entre 3 990 et 4 690 euros.
C’est la folie des vélos à assistance électrique (VAE). Moustache, Heritage Bike, Bikle, Angell… on n’en finirait pas de lister ces nouvelles marques dont les modèles reposent en grande partie sur un look et un marketing qui font désormais du VAE un objet de plaisir avant d’être sportif. Mais c’est dans la catégorie des produits techniques que s’inscrit WhaTTfornow, un jeune constructeur de Vivier-du-Lac.
Certains des cofondateurs de WhaTTfornow sont passés chez Salomon, d’autres ont participé à la création de la chaussure de running Hoka® One One. Tous sont mordus d’innovation, passionnés d’outdoor et d’aventures entrepreneuriales. L’innovation de rupture que propose WhaTTfornow (Pdt : Christophe Aubonnet ; Dg : Jean-Denis Girardier) est, ils en sont persuadés, de la veine de celle apportée en son temps par le ski parabolique : un petit quelque chose en plus… qui change tout !
Le petit « plus » en question ? Une gâchette sur la poignée du guidon, actionnée par le pouce et qui donne une accélération immédiate au vélo. Un effet « turbo » très efficace qui permet aux cyclistes urbains de redémarrer plus facilement au feu vert et aux VTTistes de ne pas se bloquer dans un pierrier ou dans la boue. « Il faut l’essayer pour comprendre », répète Simon Savre, l’un des quatre ingénieurs salariés de WhaTTfornow. Et il a raison. L’accélération, plus ou moins forte (trois niveaux), relance la machine avec un punch étonnant, de 0 à 25 km/h en quatre secondes à puissance maximale, grâce à un puissant moteur. Pas étonnant que la Police municipale d’Epagny-Metz-Tessy, en attendant celles de Poisy et de Loire-sur-Rhône, ait dernièrement passé commande.
Ici, la transmission est double : d’une part une chaîne classique qui relaie l’effort de pédalage, d’autre part le moteur électrique et une courroie qui offre ce « boost » permettant la fameuse propulsion « canon » ou une assistance en continu via un régulateur.
Notre stratégie passe aussi par la vente de notre technologie, via des licences, à d’autres constructeurs
Commercialisé depuis novembre 2020 après quatre ans de développement et quatre brevets déposés, le WhaTT devrait se vendre cette année à près de 250 unités pour atteindre 1.600 en 2024, via une quinzaine de magasins indépendants, deux market-places et, bientôt, Decathlon (chiffre d’affaires prévisionnel : 17 millions d’euros en 2025). Mais alors, les ventes ne devraient pas être constituées des seuls vélos, comme l’explique Simon Savre : « Notre stratégie passe aussi par la vente de notre technologie, via des licences, à d’autres constructeurs. »
Une levée de fonds est prévue : 900.000 euros sont attendus dans les 18 mois via la plateforme Wiseed. Elle viendra compléter le 1,3 million d’euros déjà apporté par quinze actionnaires, dont le skieur Alexis Pinturault et le fonds IDinvest.
Cet article a été publié dans le numéro 2460 de Bref Eco.