Les présidents du Valtom (à gauche) et de Clermont Auvergne Métropole annoncent la création d'un nouveau réseau de chaleur.
Ville de Clermont-Ferrand / Rémi Boisseau
Après la construction d’un nouveau réseau et l’extension de réseaux existants, 70 kilomètres de tuyaux apporteront une chaleur majoritairement issue d’énergies renouvelables à plus de 20 000 équivalents logements de Clermont Auvergne Métropole.
Alors que le prix du gaz atteint des sommets, les élus de la Métropole clermontoise et les gestionnaires des réseaux de chaleur annoncent des investissements de plus de 65 millions d’euros pour étendre le recours à des énergies renouvelables. « Nous apportons 25 à 30 ans de stabilité des prix de la chaleur à des milliers d’habitants et à de nombreux équipements publics », promet Rémi Chabrillat, adjoint au maire de Clermont-Ferrand en charge, notamment, de la politique énergétique.
Chaleur fatale des ordures ménagères
En 2023-24, un réseau de chaleur de 34 km (dont 26 km créés) sera déployé dans le quartier Saint-Jacques de Clermont-Ferrand et une partie des communes d’Aubière et de Beaumont où il intégrera un réseau existant. Il alimentera 10 000 équivalents logements : équipements publics - dont le Campus de Cézeaux, le CHU Montpied, le Centre de lutte contre le cancer Jean-Perrin, le CROUS - et logements collectifs. Il sera géré par une société d’économie mixte à opération unique (SEMOP), baptisée Clauvaé, créée par la Métropole (qui détient 34 % du capital) et Idex qui investit 47 millions d’euros.
La majorité de l’énergie utilisée sera fournie par le pôle Vernéa, du Syndicat de valorisation des déchets Valtom, dans lequel sont incinérés les déchets ménagers du département du Puy-de-Dôme et d’une partie de la Haute-Loire. Le Valtom va pour sa part investir trois millions pour la récupération de cette chaleur fatale.
75 % d’énergie renouvelable
Parallèlement, seront réalisées l’extension (sur 15 km) et l’interconnexion des deux réseaux clermontois existant (gérés par des filiales d’Engie et de Dalkia) qui utilisent majoritairement du bois issu des forêts du Puy-de-Dôme et fournissent déjà près de 8 000 équivalents logements. Fin 2022, la livraison supplémentaire de plus de 40 GWh couvrira des besoins en chaleur équivalant à ceux de 4 000 logements : écoles, habitat collectif, bâtiments militaires…
Sera également raccordé le site industriel Cataroux de Michelin dont une partie de la chaleur fatale sera injectée dans le circuit. À terme, le taux d’énergie renouvelable global de l’ensemble de ces deux réseaux atteindra 75 %.