Le futur RLPI devrait diminuer le nombre de panneaux publicitaires en ville ainsi que leur taille. Et interdire les affichages électroniques.
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En 2022, la Métropole de Lyon devrait adopter un Règlement Local de Publicité Intercommunal (RLPI) remplaçant le RLP de 42 communes de son territoire. Les professionnels de la communication extérieure, concernés au premier plan, se plaignent de ne pas être écoutés et mettent la pression.
Cela n’était jamais arrivé. Des entreprises et syndicats professionnels du monde de la communication extérieure ont constitué un collectif informel pour parler d’une seule voix à la Métropole de Lyon qu’ils estiment « sourde à leur proposition de concertation ». Lors du précédent mandat, des réunions avaient débuté pour préparer ce nouveau document - le RLPI - mais la procédure n’avait pas avancé avec l’arrivée de la Covid et des élections.
Un chiffre d'affaires déjà en baisse
La nouvelle équipe a repris les choses en mains d’une manière qui ne plaît pas aux professionnels. « C’est la stupéfaction », explique Julien Aguettant, directeur du développement associé de la société LightAir. « Nous avons récemment reçu un compte rendu dans lequel aucune de nos propositions n’a été intégrée. Nous découvrons un projet de limitation drastique en formats et en densité, voire une suppression totale ».
L’entrepreneur fait remarquer que le document ne fait référence à aucune étude d’impact quant à l’emploi, l’impossibilité de communiquer ou même aux pertes de revenus de la collectivité, des bailleurs et des entreprises. Alors que le chiffre d’affaires du secteur a baissé de 30 à 50 %, Julien Aguettant se montre scandalisé et rappelle que le RLP doit légalement « assurer un équilibre entre la protection du cadre de vie et des paysages d'une part, et le droit à l'expression et à la diffusion d'informations d'autre part ».
60 % de la publicité extérieure sont assurées par des entreprises locales
Emmanuel Imberton, l’ancien président de la CCI de Lyon et patron de la société La Cotonnière voit dans ce RLPI des conséquences désastreuses pour les 200 entreprises de la filière présentes sur la Métropole et leurs 2.500 collaborateurs. « Pour la Métropole, diminuer la communication extérieure, c’est diminuer la part des Gafam mais un tel RLPI aurait un effet inverse », fait-il remarquer, arguant du fait que « 60 % de la publicité extérieure sont assurées par des entreprises locales ».
Christophe Quatrini, dirigeant de Charvet Industrie, s’interroge quant à lui sur le manque à gagner de la collectivité, qui ne touchera plus la taxe locale sur la publicité extérieure estimée à 7 millions d’euros par an. Sans parler des redevances touchées par les propriétaires immobiliers de la part des afficheurs.
Même Grenoble n’a pas interdit la publicité digitale
Stéphane Dottelonde, président de l’Union de la Publicité Extérieure, regrette l’impossibilité de « nouer un dialogue avec les élus locaux » alors que toute la profession est engagée dans la transition écologique, avec des objectifs pour 2025 et 2030 « salués par la ministre Barbara Pompili ».
À ce jour, les professionnels de la com extérieure n’ont reçu qu’une note d’orientation mais celle-ci suffit à les inquiéter car elle préfigurerait un RLPI qui réduit très fortement la place de la publicité (sans plus de précision), qui interdit les bâches de chantier (sauf bâtiments historiques) mais également les dispositifs électroniques, donc tous les affichages Led, y compris dans les commerces. « Même Grenoble n’a pas interdit la publicité digitale », s’offusquent les professionnels
Un document plus précis devrait être publié en septembre. D’ici, là, entreprises et syndicats espèrent pouvoir rencontrer les élus de la Métropole.