Jérôme Voisin, de la Maison Métropolitaine d’Insertion pour l’Emploi, et Laurence Eymieu, directrice générale de Keolis Lyon, lors de la signature du partenariat.
JFB
Pour remédier à la pénurie de personnel sur le réseau de transport en commun lyonnais, Keolis vient de signer « la Charte des Mille », en partenariat avec la Maison Métropolitaine d’Insertion pour l’Emploi.
Phénomène récurrent qui s’est encore accentué depuis la crise sanitaire, la pénurie de personnel, particulièrement celle des conducteurs, a poussé Keolis Lyon à réduire ses services de 4 % depuis la fin de l’année dernière. Une situation dommageable au moment où le réseau lyonnais reprend des couleurs après la crise sanitaire. « Dans un contexte marqué par des nouveaux comportements, le développement du télétravail et un certain recours aux mobilités actives, nous sommes revenus à environ 90 % de notre fréquentation d’avant-Covid », constate Laurence Eymieu, directrice générale de Keolis Lyon.
Ce manque de personnel touche l’ensemble des métiers du transporteur : la conduite, la maintenance, les fonctions supports… Pour celle, stratégique, de conducteur, l’effectif lyonnais en compte 2 000, mais il en faudrait environ 300 supplémentaires. Pour motiver les candidatures, la Négociation Annuelle Obligatoire (Nao) a conduit en 2022 chez Keolis à une augmentation des salaires de 2,5 %.
Aucun salaire mensuel sous les 2 500 euros
« Aujourd’hui, nous pouvons assurer que chez Keolis Lyon, compte tenu des 13 mois et demi que compte l’année salariale, aucun conducteur ne gagne en dessous de 2 500 euros bruts, ramenés en salaire mensuel et hors primes », assure Fabrice Perrin, directeur des Ressources Humaines auprès de Keolis Lyon, la première Délégation de Service Public dans les Transports en Commun de France. À cela, il faut ajouter que le transporteur prend en charge la formation et le coût du permis de conduire, assure diverses facilités de circulation pour les familles, des prestations sociales pour les enfants…
Mais, toujours dans ces métiers, Keolis Lyon constate de nouveaux comportements. Et « il n’est plus rare de constater le départ de nos conducteurs qui ne supportent plus certains rapports humains dans certains endroits », complète Fabrice Perrin.
À l’image du transport interurbain et du transport aérien…
Le phénomène de pénurie de conducteurs dans les transports en commun rejoint celui des pilotes évoqué par plusieurs compagnies aériennes, ainsi que celui pointé par la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV) : à la prochaine rentrée scolaire en Auvergne-Rhône-Alpes, 30 000 scolaires seront sans solution d’acheminement.