Sarp utilise un drone à 5 hélices pour porter un pulvérisateur et ainsi nettoyer les surfaces difficiles.
Olivier Guerrin
La direction régionale du groupe Sarp (filiale de Veolia) a nettoyé cet hiver des plans inclinés de la Cité internationale à Lyon grâce à un drone. Une méthode appelée à être de plus en plus déployée.
« Nous ne cherchons pas forcément du chiffre d’affaires avec ces innovations. Nous cherchons plutôt à proposer de nouveaux services à nos clients pour les fidéliser en ayant toujours un coup d’avance sur nos concurrents », commente Antoine Gouesbet, directeur régional de Sarp Centre-Est.
Sarp fête cette année ses 80 ans et travaille principalement sur son créneau d’origine : l’assainissement. La société est spécialisée dans le curage de réseaux pour les collectivités, compagnies d’eau, industriels et particuliers (fosses septiques). Elle fait aussi de la réhabilitation de réseau sans démolition (injection de résine dans les canalisations) et quelques métiers annexes comme la collecte de graisse de restaurants, la dératisation ou le détartrage de colonnes pour les bailleurs.
Ses clients sont donc très divers et la société n’a pas connu de baisse de régime durant la crise, une activité prenant toujours la relève de l’autre. En 2016, elle affichait un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros avec 250 personnes (400 millions et 3.800 personnes en national) et progresse à la fois par croissance organique et croissance externe (la dernière à Besançon en 2017).
Le nettoyage par drone, lancé début 2017
À côté de ses marchés traditionnels, Sarp essaie donc d’innover, notamment avec ses drones. En février dernier donc, 1.600 m² de surfaces en pente ont été nettoyées à la Cité Internationale pour le compte de GL Events. Le drone est équipé d’un dispositif de pulvérisation relié par un tuyau à un conteneur de produit posé au sol. « Pour l’instant, aucun concurrent ne propose un équivalent, estime Antoine Gouesbet. Nous avons lancé ces prestations début 2017 et nous sommes en train de former un équipage sur Lyon. Il s’agit de nettoyer et démousser des façades et toitures difficilement accessibles à moindre coût. Voire de traiter des nids de guêpes/frelons. »
Le drone souterrain en amont de la caméra robotisée
Sarp a par ailleurs développé et breveté, avec le CEA, un drone souterrain qui circule dans les canalisations et dont le rôle est de réaliser des prédiagnostics sur l’état des canalisations. « C’est un service que nous améliorons sans cesse, explique le directeur régional. Grâce à son autonomie, ce drone coûte trois à quatre fois moins cher à l’utilisation qu’une caméra robotisée manipulée par un opérateur. Là encore, nous sommes les seuls à proposer ce service. »
Des innovations qui vont de pair avec la digitalisation globale de l'entreprise, même sur le terrain. « Grâce aux objets connectés, aujourd’hui, nos clients peuvent suivre nos interventions en temps réel », conclut le dirigeant.