Une partie de l’équipe de Cofim au salon Tube de Düsseldorf
Cofim
La PME Cofim, installée à Voiron, travaille depuis le mois d’août sur le vaste chantier de déconstruction de la centrale nucléaire lituanienne de Visaginas, plus connue sous le nom d’Ignalina.
Fermé le 31 décembre 2009, le site fait partie de la même famille que la centrale de Tchernobyl avec ses deux réacteurs nucléaires de type RBMK-1500. La société dirigée par Franck Vicente a réussi un coup de maître en décrochant un appel d’offres européen en tant que traitant d'une société lituanienne, devant des concurrents russes, américains et français.
Cofim, spécialisée dans le travail du tube et de l’usinage à froid, a développé une gamme de machines utilisées dans l’industrie (exploitation pétrolière et gazière, armement, aéronautique, nucléaire...) et permettant de couper et de chanfreiner avant les opérations de soudure.
Un marché hyper technique
Son savoir-faire lui a permis un signer ce contrat la missionnant pour le démontage de la tuyauterie de l’ensemble du site. « Cela va nous rapporter près de 400.000 euros, se félicite Franck Vicente. C’est un marché hyper technique dont la fin est prévue pour avril 2017. » Sa PME, confrontée ses dernières années à une contraction de ses marchés traditionnels dans les industries pétrolières et gazières en particulier, a semble-t-il beaucoup investi en temps pour proposer des solutions complémentaires à une gamme de machines somme toute assez traditionnelle en terme de technologie.
En ce moment, elle finalise le projet Alpha qui consiste à équiper des machines standard à chanfreiner les tubes, d’un système à commande numérique. « L’objectif est de permettre à un opérateur peu formé de l’utiliser une fois que la programmation aura été faite, » explique Philippe Fontbonne, le responsable commercial Export.
Favoriser la mobilité
Le prototype est en phase de test avec Magea à Bourg-le-Péage qui fabrique les cartes mères et les éléments de la commande numérique. Cofim, dont le chiffre d’affaires s’élève à 2,5 millions d'euros, veut privilégier cette « mobilité » technique et le marché d’Ignalia en est le parfait exemple. Avec sa petite équipe de dix personnes, Franck Vicente a pu relever le défi de la centrale nucléaire. Le cycle est enclenché dans le monde sur ce type de chantier avec des enjeux financiers colossaux. Et si les grands intervenants devraient logiquement en récupérer la plus grande partie, le patron de Cofim « laisse venir » - pour reprendre ses propos - et pourrait assez vite renforcer son équipe pour répondre à d’autres appels d’offres.