Florent Monier, directeur général de Thermi-Lyon.
- 20 % : la prévision de baisse d’activité en 2020 pour les industries mécaniciennes françaises correspond à peu près à celle qu’a évaluée Florent Monier, directeur général de Thermi-Lyon, pour sa propre entreprise.
Ce spécialiste du traitement thermique des pièces métalliques opère sur la plupart des métiers de ce secteur très diversifié, des minuscules pièces de décolletage aux énormes de la chaudronnerie. Entre 2017 et 2019, son chiffre d'affaires avait progressé de 13 % pour atteindre 23 millions d’euros.
Parmi les 1.200 clients de l’industriel lyonnais, 35 % sont dans l’automobile, 20 % dans l’aéronautique, les 45 % restants représentant des secteurs variés : biens d’équipement, machines-outils, secteur minier ou décolletage… « Cette diversité, qui est une réalité au sein même d’un secteur comme l’aéronautique, nous a servis pour dépasser la crise, estime le dirigeant. Pendant le confinement, nous avons maintenu la moitié de notre activité grâce au secteur médical et à l’agroalimentaire. Et, à la rentrée, nous avions retrouvé 90 % du chiffre d'affaires de septembre 2019 », explique Florent Monier.
Investir dans des machines françaises
Thermi-Lyon, qui réalise 10 % de son CA à l’exportation, mais dont 70 % des pièces partent finalement à l’étranger (via ses clients), a aussi bénéficié du redémarrage de la consommation en Asie, en particulier sur l’automobile et les biens d’investissements. L’entreprise, qui compte 165 salariés, soit dix de moins que l’an dernier. Elle bénéficiera d’une baisse de ses impôts de production pour 150.000 euros. « Le rebond de l’été s’est tassé début octobre, remarque Florent Monier. On entre dans une deuxième phase, avec toujours des restrictions sur les achats et sans doute une diffusion de la crise, avec plus de chômage… Mais il faut se préparer pour l’après-crise sanitaire. Pour nous aussi, industriels, il reste essentiel d’investir dans des machines françaises, en prenant en compte tous les coûts, environnementaux et sociaux ou d’usage. »
Cet article a été publié dans le numéro 2431 de Bref Eco.