François Perrier, président de l'UIMM de l'Ain.
Philippe Cornaton
Pour son point de conjoncture habituelle de début d'année, François Perrier, président de l'Union des Industries des Métiers de la Métallurgie (UIMM) de l'Ain a observé une réserve sur le contexte politique. Tout juste s'est-il permis de regretter « que l'industrie ne soit pas parmi les préoccupations du débat de la campagne des Présidentielles ».
L'enjeu pourtant, à court et moyen termes, pour les entreprises, petites ou grandes, est la révolution numérique, a-t-il insisté. Conception, simulation, prototypage, production, assemblage, gestion des stocks, mais business en ligne, toute l'activité industrielle peut être soumise à l'intelligence artificielle (robotisation et automatisation), et la société peut ainsi travailler plus vite, de manière plus précise, et en réduisant ses coûts. Le patron de l'UIMM a cité en exemple l'usine du groupe Volvo à Belley, spécialisée dans la fabrication de pelles mécaniques, qui grâce à une adaptation à l'usine 4.0 a rapatrié l'activité de mécano-soudure délocalisée en Chine.
Si l'industrie ne prend pas le tournant du numérique, elle ne conservera pas ses emplois
A ceux qui s'inquiètent de voir les robots remplacer les hommes dans les ateliers, François Perrier répond au contraire, « que l'industrie n'a pas le choix. Si elle ne prend pas le tournant du numérique, elle ne conservera pas ses emplois ».
L'UIMM veut préparer ses adhérents à ce bond en avant. Son centre de formation, l'AFPMA à Péronnas, ouvrira deux nouvelles formations à la prochaine rentrée scolaire : un BTS système numérique, et une licence professionnelle « chargé de projet innovation », en lien avec l'Institut d'Administration des Entreprises (IAE) de l'Université Lyon 3.
Partenariats avec l'enseignement supérieur
Le syndicat patronal multiplie par ailleurs ses partenariats avec l'enseignement supérieur et le milieu de la recherche appliquée au bénéfice de ses entreprises. Jacquemet SA dans la Plastic Vallée, entreprise d'une trentaine de salariés spécialisée dans le fil, a ainsi opéré sa révolution numérique avec l'appui d'enseignants-chercheurs de l'Insa de Lyon. « Pour y parvenir, les chefs d'entreprise devront relever la tête de leur guidon », prévient François Perrier.