Lactips est installée depuis bientôt trois ans à Saint-Paul-en-Jarez.
Daniel Martin
Le fabricant ligérien de bioplastique hydrosoluble va recevoir une aide financière dans le cadre de France 2030 qui, s'ajoutant à une prochaine levée de fonds, va lui permettre d'investir une dizaine de millions d’euros dans son outil de production.
Lactips est l’unique lauréat en Auvergne Rhône-Alpes du dernier appel à projets « première usine » de France 2030. Ce programme d’accompagnement sur trois ans affiche l’objectif de soutenir, à l’aide de 42,8 millions d’euros de subventions, les investissements de 12 sites industriels de l’Hexagone dans des secteurs d’intérêt prioritaire (matériaux, recyclage, transport, électronique, énergie et agroalimentaire) à fort potentiel de croissance
Une 2ème ligne de production opérationnelle en 2026
Le fabricant ligérien de bioplastique hydrosoluble qui ne laisse aucune trace dans l’environnement, va ainsi recevoir une aide correspondant à 30 % de la dizaine de millions d’euros qui va être investie d’ici début 2026 dans l’usine de Saint-Paul-en-Jarez où il s’est installé fin 2021. « Cela nous permettra à la fois de faire évoluer la première ligne de production, d’une capacité annuelle de 1.500 tonnes, actuellement en service, et d’en installer une deuxième sur ce site industriel qui est dimensionné pour en recevoir six », déclare Alexis von Tschammer, directeur général de l’entreprise.
Des débouchés dans les précultures hors-sol
Ses polymères naturels et biodégradables ont des propriétés barrières qui intéressent les industries de l’agroalimentaire et de la détergence, et d’une manière générale, l’univers de l’emballage.
Présenté comme une alternative au plastique traditionnel, le granulat thermoplastique fabriqué dans le Gier disparaît sans laisser de trace à la même vitesse qu’un matériau tel que le papier sur lequel il peut être appliqué par enduction. Il est mis au point à partir de la caséine, un sous-produit du lait de vache, mélangé à d’autres substances d’origine végétale.
« Nous connaissons actuellement une croissance de nos débouchés dans le domaine des précultures hors-sol », fait savoir la direction. Par exemple, les arbres plantés lors d’opérations de reforestation dont les racines ont été enveloppées dans un cocon injecté de ce bioplastique obtiennent un taux de survie plus élevé, selon l’ingénieur chimiste qui dirige la société.
Une levée de fonds en cours
Née en 2014, à partir d’une recherche conduite par Frédéric Prochazka au sein de l’Université Jean Monnet, de Saint-Étienne, l’entreprise d’une quarantaine de salariés ne divulgue pas son chiffre d’affaires. Elle est contrôlée majoritairement par le fonds Demeter et Bpifrance depuis la levée de fonds de 13 millions d’euros réalisée en 2020.
Présentée comme une « scale-up » par son dirigeant, elle s’apprête à boucler sur le dernier trimestre de l’année une nouvelle levée de fonds d'un montant non communiqué.