Avec le PIP, le moule pilote est constitué de la matière finale du produit, en injection.
Après deux ans de R & D, l’entreprise MP2i, située à Mâcon et spécialisée dans la recherche et le développement de produits, a développé une nouvelle technologie avec la société AGC située à Arbent dans l’Ain, qui assure la conception et la réalisation de produits en petites séries.
« En plasturgie, les pièces sont fabriquées à partir de moules, avant de passer sous presse. Les bureaux d’études et les bureaux de modélisation réalisent des produits en petites productions, sous forme de maquettes, le plus souvent en résines thermodurcissables » explique Alain Guelpa, le président d’AGC (Alain Guelpa Concept). « Or, ces dernières présentent moins de résistance mécanique et ne sont pas recyclables. La plupart du temps, les matières utilisées pour les maquettes ne sont pas les mêmes que les produits finaux, ce qui ne permet pas de rendre compte de toutes les fonctionnalités de la pièce », précise-t-il.
Création d’un moule pilote
Le Printing injection process (PIP) consiste donc à créer un moule pilote, semblable au moule produit, à la différence près que le moule pilote sera constitué de la matière finale du produit, en injection. Alors que les délais de réalisation actuels se situent entre 6 et 7 semaines pour un prototype en aluminium, avec le PIP en impression 3D, trois semaines suffisent à produire un prototype qui se rapproche de la production industrielle.
L’empreinte impression 3D en résine peut par ailleurs incorporer des technologies de fabrication classique (acier ou aluminium).
Les secteurs d’application sont, quant à eux, très variés : cosmétique, grande consommation, médical, humanitaire, automobile ou encore électroménager, sachant que ce type de prototype est homologable par des laboratoires.
Nous voulons (...) répondre à une demande propre
Les clients, situés majoritairement en France et en Suisse, sont aussi bien des start-up que des grands groupes. « Nous voulons ouvrir le marché et répondre à une demande propre. Nous allons continuer la recherche et le développement pour aller plus loin dans les types de matière et augmenter le nombre de pièces », indique Alain Guelpa.
AGC et MP2i, qui réalisent chacune un chiffre d'affaires proche de 900.000 euros, ont ainsi fabriqué un outil destiné à mesurer le diamètre des bras d’enfant en malnutrition pour une ONG. Elles présenteront leur nouvelle technologie à l’occasion du Forum international de plasturgie qui se déroule à Lyon jusqu'au 16 juin.
Cet article a été publié dans le numéro 2288 de Bref Eco.