Pour Abdénour Aïn Séba, il s’agit de donner plus de liberté aux salariés. « Une entreprise n’est pas qu’un bilan comptable ! », fait-il valoir.
A.R.
Une dynamique est-elle en marche ? Après LDLC et ses mille salariés, c’est IT Partner, une entreprise lyonnaise de cinquante personnes, spécialisée dans l’infogérance et la prestation de services numériques, qui vient de franchir le pas de la semaine de quatre jours.
Le patron d'IT Partner, Abdénour Aïn Séba, revendique une fibre solidaire qui passe par une implication dans diverses associations (Les Cités d’Or, Habitat et Humanisme…) et inspire aussi son entreprise. IT Partner (6 M€ de CA, 51 personnes) reverse par exemple 1 % de son CA à des associations. Elle a choisi un bâtiment BBC, des voitures électriques et limite ses déchets plastiques.
Du côté de l’humain, Abdénour Aïn Séba est intarissable sur l’intelligence collective ou l’organisation qui permet de libérer les initiatives et les énergies. « Chacune et chacun coconstruit la stratégie de l’entreprise à travers ses actions et ses décisions. » IT Partner a choisi de fonctionner avec une hiérarchie plus horizontale et des process sans cesse requestionnés. « Si on ne fait pas cela, les gens se lassent et la machine se grippe. » L’idée est donc de donner toujours plus de liberté. Avec la crise et l’intensification du télétravail, les clients ont par ailleurs accepté d’être moins souvent visités et ont constaté une plus grande réactivité. D’un autre côté, le télétravail éloigne les collaborateurs et va à l’encontre de la notion d’équipe. Certains aiment, d’autres pas. Difficile de trouver un équilibre.
«Une autre façon de voir les choses est de jouer sur le temps de travail, estime Abdénour Aïn Séba. Car le temps est très relatif, on peut exécuter une tâche en 5 minutes ou 1 heure, selon que l’on dispose de 5 minutes ou d’1 heure. » L’entrepreneur a donc pris un certain nombre de mesures dans ce sens. De la plus mineure (limiter la durée des réunions) à la plus spectaculaire : la semaine de quatre jours, à salaire égal bien entendu. « Ce jour en plus est un espace de liberté. Ce n’est pas un congé, pas un RTT, pas un jour de week-end. Le conjoint travaille, les enfants sont à l’école, c’est un temps pour soi. » Cela peut inquiéter : comment faire en quatre jours le travail de cinq jours ? « Cela nécessite d’aller à l’essentiel. C’est un challenge pour tous mais je pense qu’au final, chacun va faire plus et mieux avec davantage de bien-être et d’engouement. » À suivre.
Cet article a été publié dans le numéro 2441 de Bref Eco.