Gaïa
L’association lyonnaise noue des partenariats avec des acteurs privés ou publics pour ériger des jardins collectifs et faire face aux problématiques d’exclusion des populations en situation de précarité, de handicap ou d’isolement.
Derrière la Basilique de Fourvière, dans le 5e arrondissement de Lyon, se trouve un endroit atypique. Le jardin de la Sarra, aménagé sur un terrain de 1 000 m², est le dernier-né d’un réseau de trois îlots solidaires que l’association Gaïa Lyon s’efforce de développer depuis sa création en 2021. La mécanique est simple : démarcher des propriétaires de terrains privés ou publics (particuliers, entreprises, bailleurs sociaux, promoteurs immobiliers, EHPAD, centres médico-sociaux…) pour mettre à disposition une partie de leur foncier non utilisé afin de le rendre cultivable au bénéfice d’associations en charge de populations fragiles et de riverains. Le terrain exploité par le jardin de la Sarra a été prêté par la Société Anonyme de Construction de la Ville de Lyon (Sacvl), laquelle possède la Résidence de la Sarra, à proximité. « Ces jardins sont un formidable moyen de créer du lien social, favoriser l’inclusion des populations, en précarité ou en situation de handicap ou d’isolement », souligne Xavier Du Crest, président de Gaïa Lyon.
Favoriser l’insertion par l’agriculture urbaine
Toute personne désirant s’occuper d’un espace vert, faire du jardinage ou cultiver des légumes peut se rendre sur les lieux, sous réserve d’une adhésion de 25 euros par an. Le terrain est géré par une maraîchère professionnelle qui, en collaboration avec des travailleurs sociaux, accompagne des personnes en insertion à l’agriculture urbaine tout en créant un écosystème avec celles et ceux qui participent au projet (personnes âgées, scolaires, habitants du quartier…). Les bénéficiaires ont la possibilité de se nourrir en partie grâce à leur production, tandis qu’environ deux tiers des surplus sont revendus à des espaces de restauration solidaires associatifs ou municipaux. « Animer des ateliers chez Gaïa est toujours un plaisir et l’occasion de belles surprises, témoigne Maïlys Le Noc, animatrice maraîchère. Tous les jours, je transmets ma passion pour la nature et l’agriculture à des personnes toutes différentes et singulières. L’aventure collective est extraordinaire et les bienfaits sont concrets quel que soit l’âge ou la condition ! ».
Un modèle duplicable dans d’autres villes
Sur le long terme, l’association et ses quinze bénévoles ont pour objectif de développer ce concept de jardins partagés un peu partout en France. Plusieurs villes (Paris, Bordeaux, Nantes, Saint-Étienne, Marseille) ont déjà sollicité Gaïa Lyon qui est actuellement en discussion sur trois nouveaux projets. Déjà soutenue par la Ville de Lyon, la Métropole, la Région, le Plan France Relance, la Sacvl, Biomérieux, la Macif ou encore Botanic, l’association poursuit sa recherche de nouveaux partenaires financiers. « Ce que nous faisons est import ant pour que chaque quartier de France puisse avoir son jardin collectif avec le partage de la terre et de ses fruits car tous les tissus sociaux sont différents, mais nous ne pouvons rien faire sans aide extérieure », conclut Xavier Du Crest.
Cet article est issu de notre hors-série « Les Champions de la RSE » tome 5, à retrouver ici.