L'équipe de Ma Friche Urbaine avec Joris Cornu, de Lyon Métropole Habitat.
C.Delisle
Portée par Lyon Métropole Habitat, La Duchesse est un tiers-lieu en occupation temporaire situé à La Duchère, au sein d'un bâtiment voué à la démolition dans le cadre du renouvellement urbain du quartier. C'est Ma Friche urbaine qui est chargée de l'animation de La Duchesse. Celle-ci accueille des entreprises de l'ESS, des artistes et un lieu pour les habitants.
Entrepris il y a plusieurs années déjà, le projet de renouvellement urbain du quartier de La Duchère, à Lyon 9e, arrivera bientôt à son terme, avec la transformation des secteurs de la Sauvegarde et du Château. Sur ce dernier, plutôt enclavé en raison de son accès topographique difficile, la « Barre 110 » en impose. Construite dans les années soixante, elle hébergeait 292 ménages. Sur ce nombre, 131 restent à reloger par Lyon Métropole Habitat (LMH), son propriétaire, avant la démolition de ce que les habitants appellent communément « Le château ».
Occupation temporaire de quatre ans
Sur la place située derrière l'immeuble, un ensemble commercial, également détenu par LMH, accueillait des commerces qui ont fermé un à un. Après la fermeture de la pharmacie, il y a sept ans, ne restait plus qu'un point de restauration rapide. Pour redonner vie temporairement à ces commerces et surtout pour que le quartier continue d’être vivant et animé, LMH a décidé d'en faire un tiers-lieu, en occupation temporaire, pour une durée de quatre ans.
C'est l'entreprise lyonnaise Ma Friche Urbaine, créée en 2019 par Anne Delos et rapidement rejointe par Nathalie Feltmann en tant qu'associée, qui a été retenue pour l'assistance à maîtrise d’ouvrage du lieu qui s'étend sur 380 m². « Nous avons coconstruit le projet en lien avec les habitants et les acteurs du quartier, comme la MJC, la Mission Duchère, etc. », explique Anne Delos.
Ma friche urbaine sait renouer les liens pour faire la cité ensemble
Résultat ? Un tiers-lieu qui accueille à la fois des entreprises prêtes à s’engager dans la vie locale, mais également des artistes et un lieu dédié aux habitants, dans l'ancienne pharmacie, qui sera animé par Ma friche Urbaine, premier projet où elle intervient en gestion : « L'idée est vraiment que les habitants s'approprient le lieu et nous proposent des projets. Un habitant réfléchit ainsi à un projet d'épicerie solidaire. Ma friche urbaine sait renouer les liens pour faire la cité ensemble », estime Anne Delos. Et comme pour tous ses projets - elle en a quinze à son actif -, Ma Friche urbaine va mener une étude d'impact pour « voir comment un lieu commun se construit ».
© Montage et photos par Vicky Lalevée
Parmi les entreprises accueillies, on trouve le lyonnais Ozed, un concepteur de lunettes en bois et matériaux biosourcés, qui cherchait à s'agrandir. Ses deux associés, qui ont repris l'entreprise il y a quatre ans, espèrent créer des liens avec les habitants du quartier. Ils réfléchissent par exemple à travailler avec eux pour leur prochain shooting photos… Sont également présents : Bobi, un bureau d'études dédié au réemploi des matériaux de chantier, qui va se servir du lieu en tant que « préfiguration pour de futurs modèles de showroom », ou encore Feat.coop, une coopérative de revalorisation de stocks textiles.
Equilibre économique
Cette opération repose sur un système économique équilibré. Le coût des travaux de remise en état des locaux ainsi que le coût de la prestation de Ma friche urbaine sont compensés par les loyers versés par les occupants du tiers-lieu.