« 40 à 45 % de ces produits concernent l’hygiène, la santé et le bien-être. Suivent les vêtements et chaussures pour 15 à 20 %. Le reste est composé de jeux et jouets, fournitures scolaires, équipements de la maison, biens culturels », liste Romain Canler, directeur général de l’association
Gobin Sorel
L’association Agence du don en nature (ADN) accompagne 174 associations de la région Auvergne-Rhône-Alpes à qui elle redistribue des invendus non alimentaires qu’elle collecte auprès d’entreprises partenaires.
Née à Paris en 2008, l’association Agence du don en nature (ADN) collecte auprès de 200 entreprises (dont 64 de la région) des produits non alimentaires qu’elle redistribue à environ 1 500 associations partenaires. Son activité a été boostée par la loi Agec qui interdit la destruction de produits non alimentaires. L’Agence était notamment partie prenante de la rédaction du texte. Grâce à ADN, les associations ont accès à un catalogue en ligne : « 40 à 45 % de ces produits concernent l’hygiène, la santé et le bien-être. Suivent les vêtements et chaussures pour 15 à 20 %. Le reste est composé de jeux et jouets, fournitures scolaires, équipements de la maison, biens culturels », liste Romain Canler, directeur général de l’association qui s’occupe de reconditionner et envoyer les commandes aux associations.
300 000 bénéficiaires dans la région
L’Agence du don en nature a étendu son action au niveau national, et notamment en Auvergne-Rhône-Alpes où elle travaille avec 174 associations au profit d’environ 300 000 bénéficiaires. Parmi elles, Entraide Pierre Valdo, une association créée en 2001 dont l’objet est l’accueil, l’intégration et l’insertion socioprofessionnelle des personnes vulnérables et ou en demande de protection. L’association est partenaire
d’ADN depuis 2021 : « Cela nous donne accès à moindre coût à des produits de qualité, de marque, en grosse quantité, avec une livraison rapide. La précarité hygiénique, la puériculture et la rentrée scolaire sont des catégories qui intéressent particulièrement l’association. Ce système de dons dégage des fonds qui peuvent être réinvestis et améliore le quotidien dans un contexte de budgets contraints », explique Sandra Mantione, gestionnaire des achats au sein d’Entraide Pierre Valdo.
En 2022, la structure a acheté pour 7 000 euros de biens pour une valeur marchande de 108 000 euros. Elle souligne aussi l’impact positif des ateliers de socio-esthétique et de socio-coiffure proposés par l’Agence du don en nature à neuf de ses résidentes qui ont pu avoir du temps pour prendre soin de soi et profiter de moments de convivialité.
Pour l’Agence du don en nature, Auvergne-Rhône-Alpes représente la 3e région derrière l’Ile-de-France et les Hauts-de-France, mais elle est celle « où les besoins ont le plus progressé ces derniers mois avec Paca », souligne Romain Canler. En 2022, ADN a fourni aux associations régionales pour 8 millions d’euros de biens (en valeur marchande). « À fin juin 2023, nous sommes déjà à 5,2 millions d’euros », alerte Romain Canler.
Alerte sur la précarité rurale
« Même si la région Aura est en dessous du taux de pauvreté de 14,6 % au niveau national établi par l’Insee, on ressent de grands besoins dans des territoires plus ruraux comme l’Allier ou la Loire ». D’ailleurs, l’un des objectifs futurs de l’Agence du don en nature est « de mieux adresser la précarité en zones rurales ». Pour cela, il faut que ces territoires soient maillés par des associations locales. Romain Canler croit ainsi beaucoup aux épiceries mobiles qui peuvent sillonner les territoires les plus reculés.
Autre sujet d’actualité pour l’Agence du don en nature : le nombre d’invendus en baisse, car, dans une logique économique et environnementale, « les entreprises vont produire de moins en moins. Il faut l’anticiper. Certaines entreprises, comme le Groupe SEB, n’ont presque plus d’invendus et nous donne une somme correspondant ».
Cet article est issu de notre hors-série « Les Champions de la RSE » tome 5, à retrouver ici.