Aux Mauvaises herbes à Lyon 1er, on accueille Olga Kruchak (à droite), cuisinière ukrainienne, pour un repas franco-ukrainien.
A.Razia
La 5e édition lyonnaise du Refugee Food Festival se déroulera du 9 au 19 juin. Cinq restaurateurs de la région accueillent des réfugiés pour proposer un menu à quatre mains et éventuellement susciter des vocations de cuisiniers.
Le Refugee Food est une initiative parisienne née en 2015 qui a pour objectif de sensibiliser à la situation des réfugiés, d’accélérer leur insertion professionnelle dans la restauration, et d’œuvrer pour une alimentation « savoureuse, juste et durable pour tous ». Cette initiative a d’abord pris la forme d’un festival avant de se développer avec un restaurant d’insertion, un service traiteur, des actions d’éducation et de formations…
Onze villes en France et en Suisse
Deux ans plus tard, le festival était décliné à Lyon (et maintenant dans onze villes en France et en Suisse). Sa 5e édition a lieu du 9 au 19 juin. Elle consiste pour des restaurateurs à accueillir un réfugié afin de préparer un repas inspiré des habitudes culinaires de son pays. La Colline du Colombier (maison Troisgros) à Iguerande (Saône-et-Loire) proposera un dîner franco-albanais le 9 juin. Les Mauvaises herbes à Lyon 1er serviront un déjeuner ukrainien le 10 juin. Le café Somos à Lyon 6e présentera un déjeuner ivoirien le 13 juin. Les 15 et 16 juin, un déjeuner syrien sera servi chez Belle Lurette à Lyon 9e. Au Cosy 36 de Lyon 4e, on se concentrera sur un dîner afghan.
Les Petites cantines seront aussi de la partie pour un atelier de cuisine ukrainienne le 17 juin. Le 19 juin, le food-hall Heat de Lyon Confluence clôturera le festival avec des propositions syrienne, afghane, tchétchène et ukrainienne. Nouveauté de l’année : la brasserie Tom & Co sortira une bière aux influences afghanes.
Objectif insertion
L’association vit de subventions (la Ville de Lyon a subventionné le festival), de la vente de ses prestations et du travail de ses bénévoles. Pour le festival, chaque restaurateur s’investit au moins trois demi-journées pour l’événement, s’engage à redistribuer une partie de ses bénéfices à des associations et rémunère le réfugié aux manettes à hauteur de 150 à 200 euros. Ces réfugiés peuvent être des cuisiniers dans leur pays. Mais il peut s’agir de personnes ayant une appétence pour ces métiers et désireux de se reconvertir. Car il y a bien derrière ce festival un enjeu d’intégration et de professionnalisation. À Lyon, les organisateurs espèrent monter en 2023 une formation de commis de cuisine incluant des cours de français. Tandis que les restaurateurs, eux, sont sensibilisés au management inclusif.