L'autorisation environnementale nécessaire à la construction de l'entrepôt logistique de Smad Fresenius a été annulée. Le bâtiment ne pourra donc voir le jour.
A.R.
Si les recours lancés contre le permis de construire avaient échoué, ceux qui ont été initiés contre l’autorisation environnementale signée par le préfet ont abouti. Le bâtiment logistique de 20.000 m² que le promoteur Argan devait construire pour Smad Fresenius à Sarcey ne verra pas le jour.
« C’est un projet qui a été initié il y a cinq ans, validé par le groupe il y a quatre et qui aurait déjà dû trouver concrétisation », soupire Éric Dellac, président de la SMAD, fabricant de dialyseurs et filiale française du groupe allemand Fresenius Medical Care. Ce projet était celui d’un centre logistique implanté à Sarcey, à 10 km de l’usine de Savigny, près de l’échangeur de l’A89. Il devait permettre à la Smad de poursuivre son développement et d’optimiser ses flux logistiques. Le groupe allemand a investi plus 300 millions d'euros ces dix dernières années pour augmenter ses capacités de production. Car la demande est forte. Et sa croissance se poursuit. « Le marché va doubler dans les quinze ans », estime Éric Dellac.
Des associations environnementales en opposition
Une partie des stocks se trouvent sur place, trois stocks de matières premières se situent à l’extérieur et un autre stock, de produits finis celui-ci et positionné à Dagneux, se trouve saturé. « 80 % des produits sortants sont expédiés en Allemagne pour redistribution. L’objectif de l’entrepôt de Sarcey était de supprimer les entrepôts satellites et de pouvoir expédier d’ici les produits aux clients sans transiter par l’Allemagne », plaide Éric Dellac. Smad Fresenius avait prévu d’investir 12 millions d’équipements et de recruter 22 personnes pour travailler dans cet entrepôt qu’elle avait prévu de louer au promoteur Argan. Outre le caractère pratique de l’entrepôt, la SMAD mettait en avant l’économie de transport qu’il permettait et la baisse de la facture carbone. Sauf que…
Des associations de défense de l’environnement, Quicury et France Nature Environnement Rhône ainsi qu’un particulier ont estimé que le projet portait atteinte à l’environnement local. Après les recours contre le permis de construire (invalidés), des recours contre l’autorisation environnementale signée par le préfet ont été déposés. Le 7 octobre, le tribunal administratif de Lyon a donné raison aux demandeurs et annulé la décision du préfet. « L’État n’est même pas venu défendre sa décision », regrette Éric Dellac.
Pas ici ? Alors ailleurs !
Le préfet avait en réalité donné une dérogation au promoteur pour construire le bâtiment sur une zone protégée pour sa faune. Le tribunal considère globalement que le projet, qui n’est pas d’utilité publique, ne justifie pas cette dérogation. Les travaux entraîneraient « la destruction, l’altération ou la dégradation de sites de reproduction ou d’aire de repos de 32 espèces protégées, ainsi que la destruction et la perturbation de 7 espèces protégées de reptiles et d’amphibiens » peut-on lire dans le jugement.
« Il y avait une mare et une haie que nous devions déplacer », explique Éric Dellac qui, à ce jour, n’a aucune idée de la décision que ses actionnaires prendront. « Si la croissance ne se fait pas là, elle se fera ailleurs » craint-il cependant, le groupe ayant d’autres usines en Allemagne, Chine, Japon, États-Unis.