En 2019, Vulcania a reçu 326.000 visiteurs.
Joël Damase
Dix-huit ans après sa création, le parc consacré au volcanisme et autres phénomènes naturels salue la mémoire de son fondateur.
« Les volcans sont ce que nous pouvions présenter de plus personnel. D’où l’idée de créer un centre du volcanisme de grande tenue scientifique avec un contenu ludique », rappelait Valéry Giscard d’Estaing, alors président du Conseil régional d’Auvergne, lors de l’inauguration de Vulcania, en février 2002, 10 ans après l’adoption par la Région de sa suggestion de créer un pôle touristique dédié au volcanisme. « Il manque à l’Auvergne un point de notoriété tels qu’il en existe ailleurs », argumentait l’ancien président de la République.
Près de 110 millions d’euros pour faire sortir Vulcania de terre
La création de Vulcania ne se fit pourtant pas sans écueils. Contesté par les défenseurs de l’environnement qui ont déposé des recours à chaque phase du projet, décrié en raison de son coût qui s’est envolé en 10 ans (109,6 millions d’euros financés à plus de 69 % par le Conseil régional), parfois moqué (sous le sobriquet de Giscardoscope), il suscitait encore au moment de son inauguration des réactions diverses : du rejet à l’intérêt en passant par le scepticisme et la curiosité. Et l’ironie du sort voulut que ce fut la gauche, devenue majoritaire au sein du Conseil régional en 2004, qui, sous la présidence de Pierre-Joël Bonté (PS), permit à Vulcania de ne pas couler après une érosion de sa fréquentation (-7 % en 2003 et –33 % en 2004) et une perte d’exploitation de 1,7 million d’euros enregistrée par son gestionnaire, la SEM Volcans en 2004. Un repositionnement – plus de ludique tout en gardant la rigueur scientifique – et, depuis 2006, des investissements annuels de la Région et de la SEM pour renouveler son attractivité ont permis de redresser la barre.
Diffuser les connaissances et participer à l’attractivité touristique
En presque 20 ans, Vulcania, qui fut le premier parc d’exploration scientifique français, a su faire sa place parmi les parcs français et européens (avec 326.000 visiteurs en 2019) et atteindre les objectifs que lui avait assignés son fondateur : diffuser les connaissances sur le volcanisme et les sciences de la terre et participer à l’attractivité et au développement touristiques du territoire auvergnat. « Les équipes de Vulcania garderont toujours à l’esprit ce qu’a fait le président Valéry Giscard d’Estaing pour Vulcania », affirme Frédéric Bonnichon, qui fut le premier directeur de la SEM Volcans dont il est aujourd'hui le président. « Elles gardent le souvenir d'un homme autant attaché à la stratégie de développement qu’aux détails techniques et à la qualité de l’accueil des visiteurs. Autant d’éléments qui fondent encore aujourd’hui la performance d’un équipement de loisirs moderne et attractif ».