Besson Chaussures poursuit sa croissance dans ses magasins physiques mais croit beaucoup aussi au web comme levier de progression.
William Bibet
Depuis sa création en 1982, la très discrète entreprise familiale auvergnate Besson Chaussures s’est muée en un empire. Malgré la Covid, l’enseigne a vendu cette année quelque 9 millions de paires de chaussures pour un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros.
En quarante ans d’existence, Besson Chaussures a tissé sa toile sur l’ensemble de l’Hexagone. Le premier chausseur multimarque français, compte pas moins de 167 magasins dans toute la France, 1.000 employés, dont 70 au siège en Auvergne, et elle vient tout juste de mettre un pied en Espagne. L’entreprise créée par les frères Jean et Guy Besson, à l’entrée des années 80, n’a aujourd'hui plus grand-chose à voir avec ce qu'elle était, même si le siège social se situe toujours à Aubière, près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Né en plein essor des grandes surfaces, Besson Chaussures a toujours su s'adapter à son époque. « Les fondateurs ont compris très tôt que les modes de consommation étaient en train de changer. Ils ont mis en place un système de vente de modèles très accessibles, grand public, à des prix compétitifs, dans des magasins de plus en plus grands, installés en périphérie des villes », résume François Gireau, actuel Pdg, qui a pris la direction en 2013.
Nous sommes portés par une croissance constante de 5 % à 10 % annuelle
En 1998, quand les frères Besson cèdent 100 % des parts de leur entreprise au groupe Vivarte, l’enseigne compte alors une cinquantaine de magasins sur le territoire national. En quelques années, le nombre de points de vente va doubler. Vivarte connaît alors une crise de croissance et cède Besson Chaussures en 2018 au fonds français d'investissement Weinberg Capital Partners et au groupe Philippe Ginestet qui comprend notamment les marques Tati et Gifi.
« Nous sommes portés par une croissance constante de 5 % à 10 % annuelle, se réjouit François Gireau. Nous visons les 8 % pour l’an prochain ». Car malgré la crise de la Covid, Besson a ouvert en un an une quinzaine de nouveaux magasins où la marque réalise encore 90 % de ses ventes. « Nous croyons aussi au web où les leviers de croissance sont prometteurs », souffle François Gireau. L’omnicanalité des ventes, le développement à l’international ou encore la mise en place de filières de recyclage des chaussures sont autant de nouvelles terres de conquête pour le géant français de la chaussure.