De gauche à droite : Guillaume Jubeaux, Olivier Geffard, Arnaud Chaumot et Laurent Viviani.
Portée par les avancées de la directive-cadre sur l’eau (DCE), Biomae devrait accélérer en 2017-2018.
Cette entreprise innovante de neuf personnes, qui œuvre depuis 2013 dans le domaine de la biosurveillance active des masses d’eau de surface - les rivières en particulier - compte prendre son envol en déployant plus largement sa technologie. Concrètement, Biomae cible deux marchés complémentaires : les Agences de l’eau (70 % de son activité à ce jour) où, afin de répondre à la DCE qui exige l’utilisation de bio indicateurs dans le cadre de la surveillance de l’état des rivières, Biomae a développé sa propre méthode de détection des polluants à travers des gammares.
Cette crevette d’eau douce est un capteur biologique certifié calibré puis transplanté directement dans le milieu récepteur. Pour mesurer in situ la contamination et la toxicité des rivières, elle constitue une matrice alternative aux poissons de plus en plus absents de ces milieux aquatiques.
Dix ans de recherche
Pour rappel, les outils de Biomae sont issus de dix années de recherche Irstea, laboratoire d’écotoxicologie de Lyon Villeurbanne. Son approche prend source dans les travaux des docteurs Olivier Geffard et Arnaud Chaumot qui ont opéré une rupture méthodologique pour aborder la question du diagnostic pour la surveillance de la qualité environnemen-tale.
L'industrie classée ICPE : un marché plus compliqué
Les industriels classés ICPE sont la seconde cible de Biomae, dans le cadre de la réalisation d’études d’impact ou de non-impact. « C’est un marché plus compliqué, mais en fort devenir », explique Laurent Viviani, directeur général.
D’ici mai ou juin 2017, Biomae (qui a réalisé un chiffre d'affaires de 450.000 euros en 2016) quittera le laboratoire de l’Irstea pour Château-Gaillard dans la plaine de l’Ain. La société a en effet investi 400.000 euros en locaux et matériels dans un site de 400 m². « Nous avions gardé du cash de notre levée de fonds réalisée en 2015 (850.000 euros, ndlr) pour concrétiser ce projet ». Pour accompagner son développement, Biomae prévoit des embauches : elle devrait compter 16 personnes en 2017 et 25 à horizon 2018, avec un chiffre d’affaires avoisinant alors les 2 millions d’euros. La rentabilité est attendue également en 2018.
Cet article a été publié dans le numéro 2274 de Bref Eco.