Didier Neuzeret, Pdg de Viewpoint et le ToxMate.
Viewpoint
Concepteur d’un outil de biosurveillance de l’eau basé sur l’analyse du comportement de trois macro-invertébrés, Viewpoint a récemment annoncé sa déclinaison au domaine de l’eau potable pour y détecter la présence de micropolluants et planche sur une solution d’identification des types de pollution en jeu.
À l’origine spécialisée dans les technologies de traitement d’images appliquées aux neurosciences et à la recherche pharmaceutique, ViewPoint, entreprise basée à Civrieux (Ain) et dirigée par Didier Neuzeret, a développé avec l’Inrae un outil de biosurveillance de l’eau qui se base sur l’analyse du comportement locomoteur de trois espèces de macro-invertébrés très sensibles aux micropolluants.
Des animaux filmés 24 h/24
Le dispositif, baptisé ToxMate, a d’abord été mis au point en 2020 pour la surveillance des rejets de stations d’épurations urbaines (Lyon, Paris, Cannes) et industrielles (chimie, agroalimentaire, textile, traitement de surface). « Nous avons également plusieurs références en Suisse, car ce pays est très en avancé sur la question des micropolluants », explique Sandrine Neuzeret, responsable du marketing. L'équipement intègre dans une armoire seize individus de chacune de ces espèces, en contact permanent avec le flux d’eau à analyser. « Ces organismes sont filmés 24 heures/24, et dès que des modifications de comportement apparaissent, le dispositif lance automatiquement une alerte au gestionnaire de site pour lui signaler une pollution ».
Cette année, a été lancée la déclinaison du dispositif pour l’eau potable. « Cela impliquait d'adapter nos algorithmes pour des seuils de sensibilité beaucoup plus bas que pour les eaux usées ou industrielles », précise Sandrine Neuzeret. La force de l’outil est de détecter les pics de pollution en permettant une alerte en temps réel, le temps de réaction de ces bio-sentinelles étant de 2 à 5 minutes.
Un laboratoire partenarial
Viewpoint poursuit ses recherches avec l’Inrae : les deux partenaires ont créé en septembre un laboratoire partenarial associé baptisé ViewTox pour étudier les corrélations entre le comportement des macro-invertébrés et le type de pollution auquel ils sont exposés.
Objectif : être en mesure de préciser le type de pollution en jeu lors des alertes. L’entreprise, qui compte 23 salariés, prévoit également de proposer ses solutions de biosurveillance à l’export, en commençant par le marché européen.