À Crest, Léo Girard et une partie de son équipe.
JFB
Moins de dix ans après son installation dans l’élevage, Léo Girard et sa holding LGP viennent d’ouvrir leur première boucherie, à Crest. Le modèle qu’il a imaginé repose sur les circuits courts et la consommation de proximité. Il pourrait faire école.
Sur un coup de cœur, Léo Giraud s’est installé en 2013 à Ourches, dans la Drôme. Avec une mise de départ de 500 000 euros (150 000 euros de subventions diverses et 350 000 euros d’emprunt), il a monté sa première société autour d’une bergerie. Moins de dix ans plus tard, diversification aidant, la réussite est au rendez-vous. Le cheptel a décuplé, occupant une trentaine d’hectares, un tiers en propriété et le reste en fermage.
Léo Girard fait aussi appel à une dizaine d’éleveurs du Vercors, d’Ardèche et du Diois. De 40 brebis, il est passé à 400, de 4 vaches à 40 auxquelles il faut aujourd’hui ajouter une centaine de cochons. Chaque activité est gérée par une société filiale, cinq à ce jour. Le chiffre d’affaires annuel global atteint désormais 1 million d’euros se répartissant entre les produits laitiers principalement, les graines et semences, ainsi que les produits carnés qui devraient rapidement monter en puissance. LGP emploie quatorze salariés.
Lait et viande
Car, à 31 ans, Léo Girard se lance un nouveau défi. Installée depuis peu sur 200 m² loués dans un centre commercial de Crest, la boucherie « D’ici & D’aujourd’hui » emploie sept personnes et devrait atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires dès le premier exercice plein. Lors de l’inauguration de la boucherie le 3 septembre, le dirigeant nous confiait que des prolongements étaient envisagés. Léo Girard envisage ainsi d’exporter son modèle drômois vers d’autres territoires, toujours selon les mêmes principes de circuit court et de consommation de proximité. Avec d’éventuels partenaires, il se déclare prêt à étudier toutes les différentes formules juridiques possibles.
Le contexte n’est cependant pas sans incertitude : après la crise sanitaire et avec la guerre en Ukraine, le secteur doit affronter certaines idéologies non favorables à la viande. « Nous sommes dans une période incertaine, il nous faut avancer prudemment, analyse-t-il. L’essentiel est de s’adapter. J’avance en crabe ».