Les vélos pliables d’Eovolt sont assemblés en région lyonnaise.
DR Eovolt
En ville, les boutiques de cycles fleurissent, les pistes cyclables se multiplient. On compte les nouvelles marques de vélos par dizaines avec des bicyclettes pour tous les goûts. On pourrait aussi évoquer ces centres de services ou encore ces industriels qui voient dans le vélo une manière de se diversifier (Groupe Seb, Bontaz…). Bref, la bicyclette a le vent en poupe. Même les financiers s’y intéressent ! À l'image du fonds Raise qui a investi dans la société lyonnaise Eovolt.
Appuyé par la Financière Arbevel, le fonds d’investissement Raise, dirigé par Clara Gaymard et Gonzague de Blignières, vient d’apporter pas moins de 16 millions d’euros à Eovolt, une jeune entreprise lyonnaise qui s’est lancée en 2017 dans la fabrication de vélos… pliables, et seulement pliables. Partie de rien, ou plutôt d’une simple idée, elle a fait, en un peu plus de quatre ans, des pas de géant : moins de 400 vélos fabriqués en 2018, 18.000 prévus cette année et 50.000 annoncés pour 2025. Une courbe d’autant plus spectaculaire que la société n’a jamais perdu d’argent.
Pour ses jeunes cofondateurs Luca Chevalier et Baptiste Fullen, il s’agissait de faciliter l’usage du vélo électrique urbain, limité dans son déploiement, par exemple, par la peur de se le faire voler ou vandaliser. Pliable, leur VAE est pratique à emporter avec soi dans son lieu de travail, à la maison, dans le train ou le métro, dans l’ascenseur ou le coffre de sa voiture. La gamme Eovolt est volontairement restreinte (trois modèles) et présente quelques particularités : des petites roues, une batterie qui s’insère dans la tige de la selle et peut se retirer facilement, un poids très acceptable (de 16 à 23,5 kg selon les modèles) et, donc, un produit qui se range dans un hall d’entrée ou sous son bureau, avec un encombrement minimum. Tout ça pour un prix variant entre 1.699 et 2.099 euros… fortement subventionné par l’État (jusqu’à 40 % !).
Qualité et fiabilité
La réussite d’Eovolt tient à la qualité et à la fiabilité de ses vélos assemblés à la main dans un atelier de Genas, en métropole lyonnaise. En bout de chaîne, dix points de contrôle sont réalisés sur 100 % des produits. Les équipes, qui comptent aujourd’hui trente salariés, monteront à cinquante d’ici la fin de l’année. Elles doivent répondre à une demande qui monte en flèche. « Nous produisons actuellement soixante vélos par jour. Dès mi-octobre, notre rythme quotidien atteindra les 120. Il nous faut désormais accroître notre notoriété auprès du grand public, sur un marché du pliable qui, avec 4 % du marché du VAE, reste une niche », explique Baptiste Fullen.
La récente levée de fonds d’Eovolt va lui permettre de muscler ses capacités de production à Genas, de poursuivre sa R&D et son déploiement commercial (600 revendeurs à ce jour, déjà 50 % à l’export). Et de gonfler ses stocks de pièces détachées : un enjeu majeur dans une période où les ruptures d’approvisionnement peuvent survenir à tout moment.
Cet article a été publié dans le numéro 2510 de Bref Eco.