Demandée en avril 2021 par l’association Couteau Laguiole Aubrac Auvergne (CLAA), l’Indication Géographique appliquée aux produits industriels et artisanaux (IGPIA) reconnaît l’ancrage de ce produit dans les territoires de Laguiole et de Thiers.

L’histoire de la fabrication du couteau Laguiole dans le Massif central remonte à plus de 150 ans. Apparu au milieu du XIXe siècle à Laguiole (Aveyron), il est adopté par les éleveurs et sera largement diffusé, notamment auprès des Auvergnats de Paris. Avec son manche et sa lame incurvés, il s’adapte aux diverses utilisations par l’ajout d’un poinçon pour les éleveurs, d’un tire-bouchon pour les bistrots et cafés…

Un objet identitaire et culturel

Le Laguiole est aussi un objet identitaire et culturel que l’on aime posséder et offrir. Pour satisfaire la demande, certains couteliers de Laguiole se sont appuyés, à partir des années 1860, sur les professionnels du bassin de Thiers (Puy-de-Dôme). Situé 200 km plus au nord, celui-ci bénéficiait d’une main-d’œuvre importante et maîtrisait toutes les étapes de la fabrication. Il assurait ainsi la production de couteaux Laguiole et de pièces détachées.

Le retour de la fabrication des couteaux à Laguiole s'est fait dans les années 1980, sous l’impulsion d’élus et de passionnés qui ont relancé la production sur place et accueilli le transfert d’une usine de Thiers à Laguiole. Toutefois, l’histoire coutelière de ces deux territoires unis par ce couteau se perpétue : les gammes de Laguiole représentent 50 % du chiffre d’affaires et 80 % des exportations des entreprises thiernoises qui en fabriquent.

Trois familles de couteaux, 38 entreprises, 94 communes

L’Indication Géographique concerne trois familles de couteaux : pliants, sommeliers et de table. Certaines caractéristiques sont obligatoires et toutes les étapes de fabrication doivent être réalisées dans la zone géographique retenue par l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) dans son avis d’homologation de l’indication géographique « couteau Laguiole ». Cette zone englobe les bassins historiques de production : 94 communes situées dans l’Aveyron, la Lozère, le Cantal, le Puy-de-Dôme, la Loire et l’Allier.

Trente huit entreprises membres de la CLAA (chiffre d’affaires : environ 43 millions euros ; 400 salariés) constituent le groupe d’opérateurs initiaux de l’indication géographique. Toutefois, le dispositif est ouvert : tout fabriquant de la zone qui s’engage à respecter le cahier des charges peut rejoindre l’indication géographique.