Chaque mardi, en direct à 18 h 40 puis en replay, Bref Eco s’invite chez BFM Lyon pour l'émission Focus Eco, le rendez-vous de l'économie lyonnaise. Cette semaine, nous recevons Sébastien Le Guillou, président de la toute nouvelle chambre du Rhône de la Fédération Nationale de l’Habillement, créée cet été, pour évoquer la situation économique des magasins de vêtements à Lyon.

Dans cette émission, Sébastien Le Guillou revient sur la santé de l’écosystème de l’habillement qui fait face à la fermeture de nombreuses grandes enseignes (Camaïeux, Jennyfer…) alors que, pourtant, les données agrégées par la Fédération de l’habillement montrent une nette augmentation du nombre d’établissements et de salariés entre 2023 et 2024. 

Les zones commerciales de périphérie en difficulté à cause de leur nombre

Pour le président de la FNH du Rhône, cette apparente contradiction tient au fait que les défections se concentrent dans les grandes zones commerciales et qu’elles sont donc très visibles. Et si ces défections sont nombreuses, c’est selon lui dû à la multiplication de ces enseignes que l’on a pu voir dans le passé. Le nombre de retail park et centres commerciaux qui ont ouvert autour des supermarchés aurait généré une sur-offre face « à un consommateur qui ne se multiplie pas ».

Sébastien Le Guillou pointe aussi du doigt des loyers trop élevés dans ces zones et des problèmes de gestion pour certaines enseignes. L’effet Shein ne serait pas en cause dans ce cas précis, le président de la FNH du Rhône estimant que les clients ne sont pas les mêmes.

Les modes de consommation ont évolué

Quant aux commerçants indépendants et multimarques, ils seraient « moins touchés par la fast fashion et par le climat général ». Dans les centres-villes en revanche, ils font face aux travaux qui sont permanents depuis quelques années dans l’agglomération lyonnaise. Si l’impact économique réel de ces travaux est difficile à évaluer, « l’agacement des consommateurs », lui, serait certain. Mais ces consommateurs se seraient finalement adaptés, utilisant davantage les parkings pour passer une demi-journée à Lyon et faire du shopping sereinement plutôt que de venir entre midi et 14h, à la va-vite et en se garant en double file.

Outre les travaux, il y a aussi la question désormais très politique de la Zone à Trafic Limité en Presqu’ile. Sébastien Le Guillou s’y déclare opposé car elle empêche la circulation habituelle mais y voit une évolution comparable à celle des autres grandes villes avec la nécessité de s’y adapter. « Circuler à pied en ville, cela a du bon car cela permet de passer du temps devant les vitrines. C’est bien également pour la sécurité. Mais il faut la modifier pour permettre aux automobilistes de la traverser. On ne peut pas tout fermer ». Lui-même commerçant sur la rue Edouard Herriot, Sébastien Le Guillou ne se dit pas touché par d’éventuelles conséquences de la ZTL. Il fait part d’une bonne fréquentation de ses magasins. Il reconnaît que certaines zones ont été plus touchées mais ne voit pas au final la ZTL comme une chose dramatique, « à condition d’avoir toujours des parkings et des infrastructures de transport modernisées et pratiques ».